Libé dans la tourmente. Un jour après la démission soudaine de Nicolas Demorand, le directeur du quotidien, le journal s'interroge sur son avenir. Refondre son modèle éditorial pour rester un élément historique du panorama de la presse française, ou bien changer radicalement d'orientation pour éviter le naufrage ?
"Libé ne va pas mourir. On peut et on doit sauver Libé" a indiqué ce vendredi Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction du quotidien de gauche. Il réagissait à la démission de Nicolas Demorand, directeur du journal, qui a indiqué jeudi qu'il quittait le navire Libé dans les colonnes du quotidien Le Monde.
Libération doit deux millions d'euros à L'Urssaf alors que ses ventes plongent
Le journal est en effet en pleine crise financière et éditoriale. Entre octobre 2011 et octobre 2012, le quotidien a vu ses ventes plonger de près de 32 %, sur un an. En novembre dernier, les ventes parisiennes s'écroulaient également de 17,2 %. Il doit, d'un point de vur financier, deux millions d'euros à l'Urssaf. Certains attribuent cette crise, outre l'effet de la conjoncture, à la stratégie éditoriale de Nicolas Demorand.
"Libération n'est pas un projet immobilier"
Quoi qu'il en soit, pour Fabrice Rousselot, "Libération n'est pas un projet immobilier. Libération àa doit être d'abord une discussion autour d'un contenu éditorial" a-t-il indiqué ce vendredi sur I-Télé. Le directeur de la rédaction répondait ainsi à Bruno Ledoux, l'un des propriétaires du journal, qui voulait transformer le journal en réseau social, et son siège en espace culturel. Une décision qui n'avait pas manqué de réveiller l'ire et la rébellion de la rédaction.
Libération veut retrouver sa ligne éditoriale originelle
Libé est donc aujourd'hui face à ses propres erreurs, et Fabrice Rousselot semble l'avoir compris. "Il faut qu'on fasse du journalisme. Il y a aussi une volonté de retrouver à Libération cette ligne éditoriale plus claire, de retrouver cette insolence, d'être un journal où on raconte des histoires, où on est proche des gens" a-t-il ajouté.
La e-boutique de Libération vend des... valises
Libération semble aujourd'hui avoir du mal à se trouver. En témoigne sa e-boutique, qui outre les numéros de journaux à vendre, ainsi que les "unes" collector du quotidien, propose également aux amateurs des valises sérigraphiées vendues au prix de 119 euros...