Municipales : Boulogne Billancourt, un miracle économique à la française

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Par Pascal de Lima Modifié le 18 mars 2014 à 13h30

Les municipales se feront sur deux thèmes essentiels : La santé financière des communes et la remise au travail de la France (avec cette question des 35H). Sur le premier thème une ville de plus de 100000 habitants fait figure d’exception dans le paysage français : Boulogne Billancourt et sa gestion financière particulièrement remarquable par la Mairie de Pierre Christophe Baguet.

En effet, Standard & Poor’s en novembre 2013 attribuait la note la plus élevée possible à Boulogne Billancourt. L’agence confirmait le 8 novembre dernier cet excellent résultat déjà obtenu faut-il le rappeler en février. Avec un AA perspective stable la ville et son maire Pierre Christophe Baguet confirmait l’excellente gestion de la Mairie. Car si Boulogne est la seule collectivité locale de France (villes, départements, régions) à voir sa note rehaussée au début de l’année 2013, la récente confirmation de la très bonne santé financière de la ville prouve qu’elle fait figure d’exception dans le paysage des communes françaises. En effet, pendant que la note de la France se dégradait, celle de Boulogne Billancourt s’améliorait. N’est-ce pas là, la plus belle preuve de la surperformance de cette ville de 120 000 habitants. A cela il faut ajouter un contexte économique national et européen très difficile.

Dans son communiqué, Standard and Poor’s considère « la gouvernance et la gestion financière de la ville comme positives grâce à la qualité de l’information financière, à une stratégie budgétaire claire, à une prospective financière détaillée et réaliste, à une dette complètement sécurisée et à une gestion de la trésorerie prudente et optimisée ». Quels sont les mots clés de ce communiqué ? (1) Qualité de l’information financière, (2) stratégie budgétaire claire, (3) prospective financière détaillée, (4) dette sécurisée etc…

A l’heure où plus personne ne conteste la nécessité de faire preuve de transparence financière, la crise financière récente l’a placée comme pivot d’un système optimal de régulation financière, et la ville de Boulogne Billancourt contrairement à d’autres communes investit à ce titre de manière continue dans l’information. Qu’elle soit financière ou autre, tous les boulonnais connaissent les activités de la ville et sa gestion courante grâce à un plan de communication complet et efficace (f. le rôle notamment du BBI). Un Conseil économique, environnemental, et social local (CESEL) a même été constitué ce qui est une première dans une grande ville puisqu’il est composé exclusivement de boulonnais en plus de cela ! On ne pouvait pas faire mieux en matière de transparence et d’échange !

A l’heure où la critique première que l’on peut faire au niveau national est celle de l’insuffisance d’évaluation de l’efficacité des politiques publiques, Boulogne Billancourt innove grâce à son conseil économique, environnemental et social local présidé par Guy Sorman. Une situation hors norme dans l’histoire des communes. Ainsi des allers retours réguliers sont réalisés entre le conseil municipal élu et le CESEL pour des missions d’évaluation sur des sujets sensibles souvent. En plus de la transparence, le débat est intelligemment ouvert. Pierre Christophe Baguet qui d’ailleurs a souhaité se consacrer uniquement à sa ville (il évite un cumul des mandats député-maire tout à fait délibérément et par choix) a une conception bien spécifique du débat participatif. Mobiliser tous les acteurs de la ville autour d’une instance de consultation, non pas pour y faire un show ou pour créer une commission ad-hoc « qui tourne autour de » mais bien pour les faire travailler en étant à « l’intérieur du système ».

A l’heure ou la Nation s’interroge pour trouver 50 milliards et n’a pratiquement plus de vision de long terme depuis un an maintenant, la mairie de Boulogne Billancourt elle, maintient ses perspectives financières, les étale dans le temps comme dans un business modèle.

Ceci fait dire à S&P que la dette de la ville est en effet très sécurisée. On ne peut pas en dire autant pour la France même avec une bonne note en valeur absolue, si l’on regarde le rapport qu’il existe au niveau national entre les taux d’intérêt et les taux de croissance (ces derniers sont toujours inférieurs aux taux d’intérêt).

Si la pression fiscale est nettement inférieure à Boulogne Billancourt par rapport à la moyenne nationale c’est aussi grâce à trois choses : des prospectives financières crédibles, une dette sécurisée, une gestion de la trésorerie prudente et optimisée. Ces excellentes performances devraient permettre à la ville, de poursuivre la réduction de sa dette de 24 millions d’euros entre 2012 et 2015 après une diminution de 43 millions d’euros entre 2009 et 2012. A l’heure où les villes et la France connaissent une pression fiscale sans précédents et déjà forte depuis un moment, qu’elle que soit la référence fiscale retenue, Boulogne Billancourt est toujours sur le podium des villes les moins imposées.

Voici une liste des avantages de cette ville en matière d’attractivité fiscale. Au cas où certains ne seraient pas encore convaincus, c’est le cas de la simplicité fiscale pour laquelle Boulogne Billancourt fait partie des villes les plus simples de France mais c’est aussi le cas pour la valeur absolue payée par les contribuables (en taux cumulés : ville + communauté d’agglomération + département + Taxe locale d’équipement + Taxe d’enlèvement des ordures ménagères).

Fin octobre l’Association Nationale des Contribuables avait attribué une note de 20/20 à Boulogne et pour cause : Boulogne est la première ville la moins dépensière de France, avec l’ouverture de 2 nouvelles écoles, 690 places de crèches, 3 gymnases, 1 médiathèque, 3 squares, 1 musée, etc…

A l’arrivée de Pierre Christophe Baguet, le budget 2008 était de 163,6 millions d’euros, en 2013 il est de 163,7 millions d’euros, on ne pouvait pas faire mieux en matière de stabilité budgétaire.

Aussi, la ville figure dans le top 3 des villes les mieux gérées avec Amiens et Toulouse. Il s’agit aussi de la plus forte baisse du stock de dette : -25 % entre 2009 et 2013 ce qui correspond à 54,9 millions d’euros de dette en moins. Ce sont ces données irréprochables qui permettent à l’Association Nationale des Contribuables de conclure que « la santé financière est excellente, la dette maîtrisée et les dépenses équilibrées par rapport aux recettes ».


Ces bons résultats ont été relayés différemment par trois organes de presse sérieux et sur la base d’études de terrain : INVESTIR-le journal des finances, Les Echos Patrimoine et enfin Le Parisien :

D’après "Investir le journal des finances", en valeur absolue, taxe foncière et taxe d’habitation confondues, Boulogne Billancourt est la 3ème ville la moins imposée de France. Prenons un exemple concret : pour un couple avec 2 enfants ayant des revenus annuels de l’ordre de 43000 euros et disposant d’un logement dont la valeur locative est égale à 1,5 fois la valeur locative moyenne des logements de sa commune, ce couple paie 1506 euros d’impôt (soit 892 euros de taxe d’habitation et 614 euros de taxe foncière). Ces résultats sont tirés d’une enquête menée par le Forum pour la gestion des villes et des collectivités auprès des 41 villes de plus de 100 000 habitants. Cet observatoire SFL-Forum a ainsi calculé la contribution des taxes d’habitation et des taxes foncière, pour chacune des communes de plus de 100 000 habitants (selon le recensement 2012) payée au titre de sa résidence principale par un couple avec des enfants au revenu moyen supérieur à 42923 euros) et propriétaire de son domicile.

D’après une enquête menée par le Forum pour la gestion des villes et des collectivités auprès des 41 villes de plus de 100 000 habitants et relayée par Les Echos patrimoine, en taux cumulés (ville + GPSO) pour la taxe d’habitation : Boulogne Billancourt a le 2ème taux le plus faible de France (17,87%). En taux cumulés (Ville + GPSO + Département) pour ce qui concerne la taxe foncière, Boulogne a le 3ème taux le plus faible de France (15,09%). En taux cumulés (Ville + GPSO) pour la taxe foncière : Boulogne Billancourt a le taux le plus faible de France (8,01%). De même comme précisé dans notre exemple, en valeur absolue, taxe foncière et taxe d’habitation confondues : Boulogne Billancourt est la 3ème ville la moins imposée de France (1506 euros).

Enfin d’après une étude réalisée par l’observatoire UNPI (Union Nationale de la Propriété Immobilière) relayée par le journal « le parisien » en taux cumulé (Ville + GPSO + Département + Taxe d’enlèvement des Ordures Ménagères + Taxe spéciale d’équipement) pour la taxe foncière : Boulogne Billancourt a le 2ème taux le plus faible de France (19,02%). Selon l’UNPI les boulonnais sont donc les contribuables les moins imposés de France et le journal le Parisien d’ajouter « avec un montant moyen de 614 euros de taxe foncière, Boulogne Billancourt est classée 3ème ville la moins chère de France.

Boulogne Billancourt semble bien un petit miracle à la française.

NB : l'auteur tient à préciser qu'à la date de publication de l'article, il n'est ni sur la liste de Pierre Christophe Baguet, ni dans aucun intérêt le concernant directement. Son seul lien avec la ville est celui d'y habiter depuis 36 ans et d'être membre du Conseil économique et social local, structure indépendante et a-politique de la ville.

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Chef économiste, Economiste de l'innovation, knowledge manager des cabinets de conseil en management (20 ans). Essayiste et conférencier français spécialiste de prospective économique, mon travail, fondé sur une veille et une réflexion prospective, porte notamment sur l'exploration des innovations, sur leurs impacts en termes sociétaux, environnementaux et socio-économiques. Responsable de l'offre "FUTURA : Impacts des innovations sur les métiers de demain". Vision, Leadership, Remote of Work, Digital as Platforms...secteurs Banque Finance Assurance, PME TPE, Industrie et Sport du Futur. Après 14 années dans les milieux du conseil en management et systèmes d’information (Consultant et Knowledge manager auprès de Ernst & Young, Cap Gemini, Chef Economiste-KM auprès d'Altran - dont un an auprès d'Arthur D. Little...), je fonde Economic Cell en 2013, laboratoire d’observation des innovations et des marchés. En 2017, je deviens en parallèle Chef Economiste d'Harwell Management. En 2022, je deviens Chef économiste de CGI et Directeur de CGI Business Consulting. Intervenant en économie de l'innovation à Aivancity, Sciences po Paris, ESSEC, HEC, UP13, Telecom-Paris... et Conférenciers dans le secteur privé, DRH, Directions Métiers... J'ai publié plus de 300 tribunes économiques dans toute la presse nationale, 8 livres, 6 articles scientifiques dans des revues classées CNRS et j'interviens régulièrement dans les médias français et internationaux. Publication récente aux éditions FORBES de « Capitalisme et Technologie : les liaisons dangereuses – Vers les métiers de demain ». Livre en cours : "La fin du travail" Site personnel : www.pascal-de-lima.com

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