L'hôpital qui se moque de la charité, ou quand le gouvernement pédale en plein paradoxe…
Interrogé ce jeudi sur RTL, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a appelé la grande distribution, et d'autres secteurs, à "l'engagement civique", pour ne pas répercuter la hausse de la TVA, qui passera de 19,6 % à 20 %, au 1er janvier 2014. Une mesure qu'il a pourtant décidée.
Le paradoxe du gouvernement sur la TVA
Retour en arrière ou paradoxe ? Pierre Moscovici a essayé, ce matin, de se mettre du côté des Français. Certes la TVA va augmenter, mais les citoyens ne sont pas obligés d'en faire les frais. Voila, en somme l'argument qu'il avançait ce jeudi au micro de nos confrères d'RTL. Pourtant, la TVA, prélèvement qui touche le portefeuille des Français par excellence, car ayant un impact direct sur la consommation, vient d'être augmentée, et le ministre de l'Economie n'y est pas pour rien.
Augmenter la TVA pour aider les entreprises
Mais voici plutôt son raisonnement. Tout d'abord rappeler pourquoi le gouvernement a décidé d'augmenter la taxe sur la valeur ajoutée. En l'occurrence, pour financer le Crédit d'impôt compétitivité (CICE), à destination des entreprises. "Voilà pourquoi elle est là, la TVA. C'est par l'entreprise que va reprendre l'économie française complètement, c'est par l'entreprise que reviendra la croissance, c'est par l'entreprise que reviendront les embauches dans le secteur marchand" a-t-il notamment expliqué. On peut s'étonner ici d'une telle explication alors que pendant les 12 premiers mois du quinquennat Hollande, les mesures du gouvernement n'ont eu de cesse de plomber les entreprises nationales.
Demander aux entreprises d'absorber la hausse de la TVA pour aider les Français
Puis vient le paradoxe. Pierre Moscovici a poursuivi en déclarant que la hausse du taux normal de la TVA, de 19,6 % à 20 % ne doit pas être répercutée sur les prix, mais absorbée par les marges des entreprises. Là, on réalise que le ministre de l'Economie donne d'une main aux entreprises ce qu'il reprend de l'autre. Concrètement, on augmente la TVA pour aider les entreprises via le CICE, mais ces dernières devront subir cette augmentation pour ne pas toucher au portefeuille des Français. Un raisonnement assez tordu…
"Je pense que, vous savez, une augmentation de 0,4 points, personne n'est obligé de la répercuter dans les prix. Personne ne doit le faire. Je pense qu'il est important qu'il y ait des comportements vertueux, notamment dans un secteur de la grande distribution qui doit montrer un engagement civique aux côtés des Français" s'est fendu le ministre. Force est de constater que communiquer sur le caractère non automatique d'une hausse des prix après augmentation de la TVA est une étonnante nouveauté.
Pierre Moscovici éloigné de la réalité des Français ?
Peut être faudrait-il rappeler à Pierre Moscovici que les entreprises, et la grande distribution, puisqu'il en est question ici, ne sont pas en mesure de payer pour cette erreur du gouvernement. On se demande aujourd'hui depuis combien de temps le ministre de l'Economie n'a pas poussé de caddie au rayon surgelé d'un supermarché, à le remplir de cordons bleus pour nourrir les enfants. Ou s'il connait le prix d'un paquet de pâtes, chose qu'il peut sans doute demander à son étudiante de compagne, car à ce train là les Français devront sans nul doute remplacer les fameux cordons bleus par des pasta bon marché...