Moscovici avertit la France et prépare sa candidature à la présidence de la Commission

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Par Eric Verhaeghe Publié le 5 février 2018 à 10h21
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cc/pixabay - © Economie Matin
0,9%Le déficit moyen des paus de l'Union Européenne est de 0,9%.

Moscovici est candidat à la présidence de la Commission européenne (comme Michel Barnier, au demeurant, et quelques autres). Dans son parcours, il a besoin de se désolidariser des naufrages français en matière de finances publiques pour mieux étayer sa candidature.

En France, Pierre Moscovici continue à faire entendre sa petite musique, pour deux raisons précises. La première est qu’il a besoin du soutien d’Emmanuel Macron pour être désigné président de la Commission à la place de Jean-Claude Juncker fin 2019. La seconde est qu’il a besoin de condamner les écarts de la France pour garder une chance de prendre la présidence de la Commission. L’exercice n’est pas simple, comme le prouve son interview sur Radio-J (radio confessionnelle) sur laquelle il dispose d’ailleurs d’un blog.

L’appel de Moscovici à la rigueur budgétaire

Après un passage à Bercy où il a brillé par son immobilisme, Moscovici est passé à Bruxelles où il est devenu le chantre de la réforme structurelle. Ce parcours d’une impressionnante cohérence l’autorise à morigéner (à juste titre) la France, sur sa paresse à réformer. Un mal qu’il connaît de l’intérieur!

Moscovici rappelle qu’il existe une procédure dite du déséquilibre macro-économique:

la Commission européenne pourrait constater dans les semaines qui viennent que la France a amélioré sa performance en terme de réforme

Ce petit geste de la Commission marquerait le soutien qu’elle veut apporter à l’esprit Macron et aux mesures qu’il prend.

Les calculs franco-français de Moscovici

Si Moscovici tend aujourd’hui une perche à la France pour la sortir de procédures désagréables qui la désignent comme l’homme malade de l’Europe, c’est pour une raison tout à fait calculée. En effet, vue de France, notre capacité à réformer paraît très ténue. Les débats polémiques sur la réforme (pourtant timide) de l’État montrent bien la distance qui nous sépare de la réforme structurelle.

Pourtant, la mansuétude de Moscovici a une explication. Dans les mois qui viennent, Macron devra trancher sur la personnalité qu’il soutient pour la présidence de la Commission. En prenant la tête des négociations sur le Brexit, Michel Barnier a marqué des points sur le sujet. Quelques petits cadeaux concrets de Moscovici ne seraient pas superflus pour lui attirer les bonnes grâces d’Emmanuel Macron…

« Ne cédons pas à l’illusion d’une quelconque cagnotte. Un, elle n’existe pas et deux, les produits de la croissance retrouvée doivent être utilisés à rendre la France plus performante, plus compétitive, à être mieux gérée et à transformer l’Etat », a prévenu Pierre Moscovici sur Radio J. « D’autant plus que la France va mieux, que ses déficits se réduisent, mais que la France va être l’avant-dernier pays à sortir de la procédure de déficit avec l’Espagne et que ses déficits pour les années 2017, 2018, 2019 sont proches de 3% et que la moyenne est à 0,9% »

Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog

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Né en 1968, énarque, Eric Verhaeghe est le fondateur du cabinet d'innovation sociale Parménide. Il tient le blog "Jusqu'ici, tout va bien..." Il est de plus fondateur de Tripalio, le premier site en ligne d'information sociale. Il est également  l'auteur d'ouvrages dont " Jusqu'ici tout va bien ". Il a récemment publié: " Faut-il quitter la France ? "

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