Selon une étude publiée, jeudi 26 mai, dans la revue scientifique britannique The Lancet, la crise économique aurait été responsable du décès par cancer d’un demi-million de personnes, de 2008 à 2010.
Quand le chômage conduit à la mort
La crise financière de 2008 a fait un nombre de dégâts difficilement quantifiables. Nous apprenons aujourd’hui, dans étude publiée dans la revue The Lancet, qu’elle serait responsable de la mort de 500 000 personnes par cancer. Quand la précarité empêche les personnes malades de recevoir des soins, le taux de mortalité ne peut qu’augmenter. C’est ce qu’on prouvé les chercheurs en révélant qu’une hausse de 1 % du chômage entraînait une augmentation de 0,37 mort supplémentaire par cancer pour 100 000 habitants.
« Nous avons découvert que la hausse du chômage était associée à une augmentation de la mortalité par cancer mais que la couverture de santé générale protégeait la population contre ces effets », a indiqué le docteur Mahiben Maruthappu de l'Imperial College à Londres, qui a dirigé cette étude.
Notamment dans les pays où il n'existe pas de couverture sociale générale
Selon les chercheurs, cette augmentation des décès par cancer est d’autant plus vraie dans les pays qui ne proposent pas la couverture des soins, comme c’est le cas en France. « Dans les pays où il n'existe pas de couverture sociale générale, l'accès aux soins dépend souvent du contrat de travail », expliquent-ils. « Sans emploi, les patients sont probablement diagnostiqués tardivement et bénéficient d'un mauvais traitement ou avec retard. »
En France, justement, de 2008 à 2010, 1500 personnes sont mortes par cancer à cause de la crise. C’est toutefois deux fois moins qu’aux Etats-Unis, toute proportion gardée.
Ces chiffres vont dans le même sens qu’une étude de l'Institut français pour la santé et la recherche médicale (Inserm) qui révélait, en mars 2015, que le chômage auraient tué entre 10 000 et 20 000 personnes par an. Suicides, maladies cardio-vasculaires, alcoolisme, tabagisme, cancer... La crise aurait, à elle seule, provoqué le suicide de plus de 600 personnes en deux ans, en France.