En pleine crise sanitaire Xavier Barbaro le patron de la société éolienne Néoen se réjouissait dans les colonnes des Echos du 26 mars de son modèle qui continuait à gagner de l’argent malgré la crise sanitaire avec des prix garantis et subventionnés. « Grace à nos contrats de long terme qui fixe le prix de revente de l’électricité produite dans nos centrales pour 10,15, 20 ou 25 ans on a du chiffre d’affaire qui rentre malgré la crise. » disait-il en avec indécence.
Pendant que les français mourraient dans des hôpitaux démunis, les promoteurs éoliens continuaient de s’enrichir avec leur argent qui n’avait pas été utilisé justement pour leur système de santé !
Avec les défauts de masques, de respirateurs, de lits de réanimation, un personnel de santé épuisé et sous-payés, la crise du coronavirus a révélé aux français l’état de délabrement de notre système de santé qui souffre d’un manque cruel de financement. Non seulement la dette de l’hôpital public représente aujourd’hui près de 30 milliards d’euros mais en plus un apport d’argent frais est vital afin d’assurer la modernisation des installations hospitalières et d’augmenter le personnel médical. La question du financement de nos hôpitaux est donc devenue une priorité et y répondre de façon adéquate se chiffrera en vies humaines sauvées - ou non.
Dans ce contexte, le gouvernement a mis en place le « Ségur de la santé » afin de recueillir les doléances du personnel médical. Un article des Echos du 27 mai[1] a d’ailleurs évalué le besoin en revalorisation du personnel médical français, selon les différentes sources, entre 5 et 8 milliards d’euros par an.
Mais comment faire alors que notre pays est déjà globalement endetté à hauteur de 2400 milliards d’euros soit 98% du PIB fin 2019 ? Tous les acteurs du sujet se posent la question légitime d’un financement efficient de la santé sans pour autant aggraver notre endettement.
Or, le montant de 5 à 8 milliards d’euros par an, c’est également la somme engagée pour les subventions aux énergies renouvelables et en particulier pour les éoliennes et ceci pour les 20 prochaines années…. Ce montant a été établit dans le cadre des travaux de l’assemblée nationale en 2019 sur la base des chiffres de la Commission de Régulation de l’Energie ou de la cour des comptes.
Ces subventions sont fixées par la différence entre le tarif de gros de l’électricité à 39 euros le mégawatheure en France en 2019 et le prix garanti par contrat et offert aux producteurs d’électricité d’origine éolienne soit 83 euros le mégawatheure pour les éoliennes terrestres et 180 euros le mégawatheure (raccordement compris) pour l’éolien en mer. C’est ainsi que pour les 20 prochaines années, les subventions aux éoliennes ont été évaluées entre 80 et 120 milliards d’euros.
Un cadeau considérable payé par les contribuables français au profit principalement d’entreprises éoliennes étrangères chinoises, japonaises, espagnole ou encore canadiennes. Comble de l’ironie, certains de ces consortiums éoliens appartiennent à des fonds de pension qui assurent le financement des retraites des pays étrangers. C’est ainsi que, via les éoliennes, les français financent par leurs impôts la retraite des canadiens ![2]
Entre la baisse du pétrole et la baisse d’activité liée à la crise du coronavirus, le prix de gros de l’électricité s’est effondré au point d’atteindre des montants faibles comme 18 euros mégawatheure le 27 mai 2020 accélérant l’augmentation des subventions versées par les Français aux promoteurs éoliens.
Certains diront que ces compromissions sont nécessaires au sauvetage de la planète et à la baisse de nos émissions de carbone. Là encore, c’est un leurre. En effet, il y a à peine 6 mois la commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables présidée par Julien Aubert (LR) avec pour rapporteure Marjolaine Meynier-Millefert (LREM) a rendu son rapport devant l’Assemblée Nationale.
Celui-ci insiste sur le fait que les éoliennes ne participaient en aucun cas à la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Installer des éoliennes en France aujourd’hui, permet seulement de diversifier nos sources de productions électriques. Un véritable luxe dans le contexte actuel, sans impact positif sur le réchauffement climatique. De manière unanime, les députés de cette commission ont conclu qu’il était urgent de réduire drastiquement les subventions aux énergies renouvelables et en particuliers aux éoliennes.
Si la France a un temps caressé l’espoir de devenir un leader dans la production d’énergie décarbonée, aujourd’hui, les promoteurs et les profits sont ailleurs. Le pays ne peut plus prétendre jouer un rôle dans le développement des énergies renouvelables. Poursuivre ces chimères équivaut à gaspiller l’argent public dont nous avons urgemment besoin à la défense de la santé et de la vie de nos concitoyens.
La France a longtemps été considérée comme la référence en matière de santé publique. Il est grand temps de retrouver notre réputation perdue de la meilleure médecine du monde. Le besoin est impérieux. Les compétences sont là. Donnons-nous les moyens d’accomplir cet objectif en tout point supérieur.
Supprimons d’urgence les subventions attribuées à l’industrie des éoliennes dont l’inefficacité est aujourd’hui prouvé et attribuons au plus vite cet argent à notre système de santé qui en a tant besoin.
[1] (https://www.lesechos.fr/economie-france/social/exclusif-segur-de-la-sante-la-facture-des-revalorisations-pourrait-depasser-5-milliards-1206014)
[2] https://www.libre-horizon.com/spip.php?article416