Depuis le 22 avril, Thierry Tilly, le « gourou » accusé d'avoir manipulé la famille de Védrines de 1999 à 2009 pour lui soutirer de l'argent, comparaît devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour son procès en appel . Il avait été condamné à huit ans de prison en première instance pour séquestration, violences volontaires, fuite à l'étranger, manipulation psychologique et abus de faiblesse.
4.6 millions d'euros, c'est l'enjeu de ce procès inédit qui se joue en ce moment à Bordeaux. Le « gourou », qui avait fait la connaissance d'une riche famille bordelaise et lot-et-garonnaise en 1990, la famille de Védrines, lui avait fait croire qu'il était victime d'un complot et qu'il avait besoin de son aide pour en être préservé. Usant de ses talents d'orateur et excerçant une forte pression psychologique sur les Védrines entre 1999 et 2009, il serait parvenu à lui soutirer des millions d'euros en s'appuyant sur "la situation, l'histoire et le fonctionnement de la famille, dont il a su exploiter les failles, les rivalités et mesquineries" selon le tribunal.
Thierry Tilly, était seul à comparaître. « Son patron », Jacques Gonzalez, directeur de la fondation qui récupérait les biens de la famille, condamné à 4 ans de prison, a renoncé à faire appel. Tilly, lui, invoquait pour sa défense son incapacité à agir seul, et la responsabilité de son associé dans cette affaire.
Une ligne de défense suivie par son avocat, Maître Alexandre Novion : « Comment un homme seul a-t-il abusé de onze personnes pendant dix ans par les seules forces de son esprit ? »
Le prévenu qui tour à tour déclarait être le « roi d'Israël », puis le neveu de la Reine d'Angleterre ou encore un des membres de la famille de Védrines, a affirmé n'avoir « aucun intérêt à détourner l'argent de (sa) famille ». Il aura jusqu'à vendredi pour essayer de convaincre les juges de son innocence.