Que deviendrait la France sans l’automobile ?

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Par Laure Japiot Modifié le 27 septembre 2012 à 19h22

Alors que s’ouvre samedi le Mondial de l’automobile à Paris, les mauvaises nouvelles continuent à s’accumuler dans ce secteur : les immatriculations de voitures neuves en Europe sont attendues en baisse de 6 % cette année, selon les analystes d'Euler Hermes, puis encore de 2 à 3 % en 2013. En France, sur les huit premiers mois de l'année, le repli atteint 13,4 % par rapport à la même période de 2011.

Avec la crise économique qui plombe les budgets des ménages et la raréfaction du pétrole qui compromet à moyen terme l’approvisionnement en essence – en attendant un développement à grande échelle de la voiture électrique - , peut-on imaginer demain une France sans automobile ? Nous parlons d’un pays où circulent aujourd’hui plus de 38 millions de véhicules, avec 83,5 % des ménages français disposant d’au moins une voiture...

Large pan de l’économie française, le commerce et la réparation d’automobiles et de motos génèrent un chiffre d’affaires annuel de 137 milliards d’euros (source : CCFA/Insee, 2011), qui comprend la vente et l’entretien des véhicules, ainsi que les équipements et le carburant. A l’heure où la France cherche à tout prix à restaurer sa croissance, un tel « trou » dans son PIB (produit intérieur brut) ne passerait pas inaperçu !

En termes d’emplois, l’impact serait gigantesque. Car en France, près de 1 salarié sur 10 travaille directement ou indirectement pour l’automobile, c’est-à-dire 2 359 000 emplois en 2010 (source : CCFA). Si on les ajoutait aux 3 millions de chômeurs actuellement recensés, la charge deviendrait insoutenable.

Car les ouvriers de PSA ne sont pas les seuls concernés. Outre les activités de production, vente et entretien, l’automobile fait vivre de nombreux autres secteurs : contrôle technique, location, démolisseurs et recycleurs, assurances, auto-écoles, presse et édition spécialisées... Sans oublier évidemment tout le transport routier de marchandises et de voyageurs et activités connexes, qui représentent à eux seuls plus d’un million d’emplois !

Par ailleurs, l‘automobile représente une importante source de revenus pour l’Etat, qui aurait sans doute du mal à s’en passer. En 2010, les taxes sur le carburant - TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) et TVA - auraient ainsi rapporté pas moins de 34 milliards d'euros, soit plus de 10 % de la totalité des recettes fiscales.

En revanche, l’Etat ne peut déjà plus compter sur les péages pour renflouer ses caisses... Notre réseau autoroutier de 9000 km, privatisé en 2005, génère 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an qui vont désormais dans la poche des sociétés concessionnaires ! Un pactole qui augmente en moyenne de 3 % chaque année.

Mais au fait, dans une France sans voiture, que feraient les 1,26 million de passionnés accueillis lors de la dernière édition parisienne du Mondial de l’automobile en 2010 pour s’occuper entre le 29 septembre et le 14 octobre prochains ?

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