Il n'y a pas que François Hollande dont les sondages soient catastrophiques : le sondage grandeur nature que constitue les adhésions à un parti parle de lui-même. Au Parti Socialiste, seuls 60 000 des 150 000 adhérents revendiqués seraient à jour de cotisation... 2014, comme l'avoue Jean-Christophe Cambadélis lui-même ! Le Premier secrétaire du PS a reconnu sur Europe 1, dimanche 30 novembre, que la situation financière du parti était inquiétante.
Le problème, c'est que le PS comptait sur 2,3 millions d'euros de recettes grâce aux adhésions, sur 2014. Or, au dernier pointage connu, début août, seuls.... 530 000 euros étaient effectivement rentrés, soit à peine plus du tiers des recettes prévues à date ! Fort heureusement, les cotisations des adhérents ne pèsent pas grand chose dans le budget du parti. En 2011, le PS pouvait compter sur près de 60 millions d'euros pour financer ses actions et rémunérer ses permanents. Rien que les salaires représentaient cette année-là plus de 21 millions d'euros : le PS est réputé être le parti avec la plus grosse équipe de salariés, tant au siège national de la rue de Solférino que dans les fédérations.
Avec 60 000 adhérents à jour, le PS passe derrière le Front national, qui en revendique 83 000, et loin derrière l'UMP qui en déclare 237 000. Pourtant, l'adhésion simple au PS ne revient qu'à 20 euros, contre 30 euros pour l'UMP, et... 50 euros pour le Front national, qui réclame 30 euros pour les "revenus modestes", contre 15 à l'UMP, et 10 au PS. Mais à la différence de l'UMP et du PS pour lesquels le financement public représente l'essentiel de la manne financière (28,5 millions d'euros pour le Parti Socialiste, 19,8 pour l'UMP), le FN ne touche "que" 5,5 millions d'euros par an depuis 2013, ce qui est tout de même trois fois plus que sa dotation 2012, de seulement 1,74 million d'euros.
Chaque député socialiste ou apparenté apporte 42 000 euros de financements publics à sa formation.