Fini le dilemme cornélien qui s’imposait en apparence aux entreprises… Combiner rigueur budgétaire, responsabilité sociale et croissance économique/financière ne relève plus de l’utopie, c’est une réalité avec laquelle il va falloir apprendre à vivre pour encore quelques années… Preuve de cette prise de conscience de la part des grandes entreprises, la montée en puissance tout à fait spectaculaire des enjeux de responsabilité sociale au plus haut niveau sur les 5 dernières années, aussi bien du côté des Comités de Direction et que des Conseils d’Administration.
C’est ce que révèle le 5ème Baromètre RSE de CAPITALCOM, qui met un coup de projecteur sur l’évolution particulièrement significative des modes de management depuis 5 ans au sein des Groupes du CAC 40, ces derniers associant de plus en plus étroitement la RSE (Responsabilité Sociale) au pilotage stratégique de l’entreprise. Premier signal fort, le nombre d’entreprises qui indexent la rémunération variable du top management sur des critères RSE a doublé depuis 2008 ! Cette pratique concerne désormais plus de la moitié des entreprises de l’indice phare…
Autre avancée significative, le nombre d’entreprises ayant créé un comité dédié aux enjeux de la Responsabilité Sociale au sein de leur Conseil d’Administration a triplé sur la même période, passant de 5 à 14. A ce jour, 1/3 des entreprises du CAC 40 en ont mis un en place. Certains groupes vont encore plus loin en fusionnant directement les responsabilités liées à la Stratégie et à la Responsabilité Sociale, que ce soit au niveau du top management, à l’instar de GDF SUEZ ou d’Air Liquide, ou dans les Conseils d’Administration, comme c’est le cas chez L’Oréal ou Lafarge qui disposent de comités « Stratégie et Développement Durable ». Cette récente tendance poserait-elle les premiers jalons d’un nouveau modèle de croissance pour les prochaines années ?
N’en déplaise aux détracteurs des entreprises, l’opinion publique ne voit pas cette mutation d’un mauvais œil. Bien au contraire, les Français considèrent la croissance économique comme le principal bénéfice d’une démarche de responsabilité sociale pour les entreprises. Ils sont 7 sur 10 à faire confiance à ces dernières dans leur capacité à produire de la performance économique et financière, tout en contribuant positivement à leur écosystème, comme le révélait récemment l’Observatoire de la Performance Intégrée (Performances sociale, environnementale et financière), co-construit par 5 grands groupes (Air Liquide, AXA France, GDF SUEZ, Saint-Gobain, Société Générale) et piloté par Capitalcom.
Voilà qui bat en brèche un certain nombre d’idées reçues et plaide en faveur une réflexion de fond sur l’opportunité d’enrichir notre modèle de croissance dans le contexte actuel - jadis fondé sur une logique exclusivement économique/financière et qui s’est considérablement accéléré avec la dérégulation décrétée par l’administration Reagan - avec l’intégration de nouveaux critères de valorisation, structurés et surtout ancrés dans la réalité.