Mise au point sur le coton OGM au Burkina Faso

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Economie Matin Afrique Publié le 22 octobre 2012 à 13h23

La campagne cotonnière 2012/13 au Burkina Faso se déroule dans de bien meilleures conditions que la précédente. En 2011/12, le mécontentement des producteurs a été poussé jusqu’à la destruction de champs et l’accroissement des superficies en coton Bt a mis en exergue un pourcentage plus élevé de fibre courte par rapport au coton conventionnel. Jean Paul G. Sawadogo, directeur général de la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex), nous livre son analyse. L’interview intégrale est disponible sur le site de CommodAfrica (www.commodafrica.com).

Une bonne campagne en perspective

Les cotonculteurs sont retournés aux champs et les superficies emblavées sont en forte augmentation à 500 000 hectares contre 330 000 ha en 2011/12. Avec des conditions climatiques jusqu’à présent normales, le Burkina Faso devrait récolter au moins 500 000 tonnes de coton graine, vraisemblablement entre 620 et 650 000 tonnes. Pour la Sofitex, la production passerait de 340 000 tonnes à 500 000 tonnes, soit une hausse de plus de 50%. Les prix des intrants sont plus bas que l’année dernière et les producteurs à l’issue de la campagne 2011/12 ont perçu une prime de FCFA 29 le kilo, portant ainsi le prix d’achat au producteur de FCFA 274 le kilo en 2011/12. Le prix d’achat en début de campagne a été maintenu à FCFA 245 le kilo, et devrait bénéficier d’une prime, en dépit de la baisse des cours au niveau international, compte tenu de l’augmentation de production. Le prix toutefois n’atteindra pas les FCFA 274.

Plan d’attaque pour améliorer le coton OGM

Introduit en 2008 et développé à plus grande échelle lors de la campagne 2011/12, la question du coton génétiquement modifié a émergé avec le constat d’une fibre plus courte, qui commercialement se vend avec une décote. Sans renier ce problème, Jean-Paul G. Sawadogo, estime que _« Lorsque vous avez une nouvelle technologie, il a des appréhensions, des questionnements, ce qui est tout à fait normal. Ce qui n’est pas normal c’est de refuser toute nouvelle technologie, c’est refuser de voir qu’elles sont les éléments sur lesquels on doit travailler pour la faire progresser »_ . Pour pallier au problème de la longueur de la soie, la Sofitex va agir sur deux points avec au centre la semence. Un plan semencier a été lancé cette année avec 5 000 producteurs semenciers retenus avec l’objectif d’accroître le nombre de semences et leur qualité. Une nouvelle technologie a aussi été introduite, qui permet de déterminer avec exactitude le pourcentage de la semence génétiquement modifiée. Ainsi pour la campagne en cours, les superficies emblavées en coton transgénique ont été légèrement réduites à 60%, soit 300 000 ha, et n’ont été retenues que les semences OGM avec 98% de gêne Bt. En outre, le coton OGM portant plus de capsules que le coton conventionnel, en moyenne 12 à 13 contre 7 à 8, il doit être mieux nourri, une campagne d’information et de sensibilisation incitant à l’utilisation accrue de la fumure organique a été organisée. Jean-Paul G. Sawadogo estime que le pourcentage de fibre courte devrait diminuer nettement en 2012/13 et être le plus bas possible en 2013/2014.

La réduction des traitements insecticides, la moindre pénibilité et les gains pour la santé font que le coton OGM est plébiscité par les producteurs. Cependant, le directeur général de la Sofitex estime que si le coton OGM suscite l’engouement des producteurs, au regard notamment de sa moindre pénibilité, «  tout le monde ne peut pas pratiquer la culture du coton OGM car il faut réunir un certain nombre de conditions si on veut en tirer le maximum de profit ». Et c’est particulièrement vrai pour les petits producteurs, jusqu’à 3-4 hectares. Pour ceux –ci, la Sofitex met en œuvre un plan de diversification sur le tournesol qui devrait être effectif dans deux ans.

Laissez un commentaire
Cropped Favicon Economi Matin.jpg

La rédaction d'Economie Matin Afrique

Aucun commentaire à «Mise au point sur le coton OGM au Burkina Faso»

Laisser un commentaire

* Champs requis