A t-il vraiment profité du grand âge d'une riche héritière pour lui soutirer quelques dizaines de milliers d'euros et financer ainsi sa campagne électorale ? La justice va devoir trancher. Toujours est-il qu'hier soir, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française, a été mis en examen pour abus de faiblesse. Une décision qui sonne comme un coup de tonnerre judiciaire et politique ! Si jamais il était reconnu coupable, il risquerait une peine de trois ans de prison, une amende de 375 000 euros et une peine d'inéligibilité de cinq ans maximum. Au revoir les ambitions éléctorales !
De quoi est-il soupçonné précisément ? D'avoir incité Liliane Bettencourt à lui faire remettre en 2007 la somme de 150 000 euros en cash au trésorier de l'UMP, Eric Woerth, pour financer sa campagne électorale. C'est du moins ce qu'affirme son ex-comptable. Cette milliardaire à la tête d'une fortune de 30 milliards de dollars est la femme la plus riche du monde. Héritière de l'empire L'Oréal, elle est aujourd'hui âgée de 90 ans et est supposée ne plus être en possession de toutes ses facultés.
Or un particulier a le droit de faire un don à un ou plusieurs partis mais dans la limite de 7 500 euros, et même de 4 600 euros en période de campagne. Et tout don supérieur à 150 euros doit être réglé par chèque, afin de justement rendre les choses tout à fait transparentes.
L'ancien président a été confronté hier pendant plusieurs heures à au moins quatre membres du personnel de Liliane Bettencourt à Bordeaux, pour déterminer s'il s'était rendu une ou plusieurs fois chez la milliardaire pendant sa campagne en 2007. Lui jure ne s'être rendu qu'une seule fois à son domicile, en 2007, pour rendre à Madame Bettencourt et à son mari, encore vivant alors, une visite de courtoisie. Mais ils « ne m'ont jamais donné un sou et je ne leur en ai jamais demandé » a-t-il assuré lors d'une audience devant les juges à Bordeaux fin novembre, selon les procès-verbaux que s'étaient procuré le journal Sud-Ouest.
Dix-sept personnes sont actuellement poursuivies dans le cadre de l'affaire Bettencourt, pour des faits d'abus de faiblesse, d'abus de confiance aggravés et/ou d'escroqueries aggravées.