Le Grexit, qui n'a pas eu lieu, a montré à quel point l'Union Européenne est divisée politiquement et à quel point elle manque d'un véritable pouvoir politique et économique au-delà de la simple impression de billets de banque et de monnaie. Alors certains dirigeants pensent qu'il serait temps de passer à l'étape supérieur... avec un ministre des Finances unique. Juncker y penserait, ce qui n'est pas étonnant... mais même l'Allemagne ne serait pas contre.
Un seul ministre pour les taxer tous
Le chaos grec a eu pour le moins l'utilité de montrer que l'Union Européenne telle qu'elle ne fonctionne pas. Le Royaume-Uni prévoit même un référendum pour la quitter en 2016 selon les dernières indiscrétions en provenance du pays. Alors si l'Union Européenne veut continuer d'exister, elle doit évoluer.
Selon le magazine allemand Die Spiegel, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaeuble, aurait dans la tête le concept d'un ministre des Finances unique pour tous les pays de l'Union. Il aurait même "des ressources substantielles de la part de l'Allemagne". C'est dire si la chose est sérieuse.
D'ailleurs Schaeuble n'est pas le seul à y penser. Jean-Claude Juncker, président de la Commission Européenne, réfléchirait à quelque chose de semblable et l'idée aurait même germé en Italie.
Le Financial Times rapporte que Pier Carlo Padoan, ministre des Finances italien, serait arrivé à la même conclusion que son collègue allemand qu'il faudrait un gouvernement européen élu et un ministre des Finances européen :
"Pour avoir une vrai union économique et monétaire il faut une union fiscale et pour cela il faut une réglementation fiscale [unique]. Et il faut que cette fiscalité réponde à un parlement et que ce parlement soit élu".
Ainsi faisant, l'UE pourrait valider ses mesures sans passer par l'aval de tous les pays à chaque fois, aval qui nécessite des discussions, des réunions de crise et autres rendez-vous compliqués qui ne donnent parfois rien de concret.
Mais pour ce faire, les pays de l'Union Européenne vont devoir abandonner encore un peu de leur souveraineté et de leur pouvoir en faveur des institutions européennes... ce qui ne risque pas de faire beaucoup d'heureux.