De retour dans la cour des grands, Ségolène Royal, fraichement nommée ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, ne s'est pas fait attendre pour faire parler d'elle. Au lendemain de sa prise de fonction elle a décidé de remettre sur le tapis le dossier de l'écotaxe, relançant ainsi la polémique qui avait, à l'automne 2013, mis la Bretagne dans la rue.
L'avenir de l'écotaxe de plus en plus incertain
L'écotaxe, c'est un nouvel impôt taxant les pois lourds de plus de 3,5 tonnes - ceux qui polluent le plus - dans le but de financer des infrastructures de transports durable. Néanmoins, cette taxe devant s'appliquer au 1er janvier 2014 a déjà été suspendue le 29 octobre 2013 par Jean-Marc Ayrault estimant qu'elle méritait d'être plus réfléchie.
Ce qui a relancé la polémique, ce sont les déclarations de Ségolène Royal, en déplacement à Potiers, jeudi 3 avril : « Je ne suis pas seule à décider mais je veux remettre à plat les choses pour voir quelles sont les autres possibilités pour dégager des financements pour les travaux ferroviaires et routiers. L'écotaxe est un impôt, j'en comprends bien le sens : il s'agit de taxer ceux qui polluent, mais j'ai toujours dit que, pour respecter la citoyenneté l'écologie ne doit pas être punitive et on ne doit pas taxer des gens s'ils n'ont pas le choix de prendre le transport propre ».
Le bras de fer avec les Verts engagé
Les Verts ne se sont pas fait attendre pour réagir à ces déclarations de la ministre de l'Ecologie. « C'est extrêmement dommage, notamment pour le financement des transports ferroviaires. Nous sommes en train de jeter dans la nature 700 millions d'euros » a déclaré le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, Pascal Durant.
Cette déclaration montre, qu'après leur départ du gouvernement, le divorce entre les Verts et la majorité est bel et bien prononcé. Toutefois pour certains, ces déclarations de Ségolène Royal ne sont pas fondées et n'engagent en rien la politique du gouvernement de Manuel Valls. Stéphane Le Foll, nouvellement nommé porte-parole du gouvernement, a d'ailleurs déclaré que « Ségolène Royal a rappelé une position qu'elle a déjà évoquée, qu'on lui connaissait », finalement c'est « le premier ministre qui rendra un arbitrage ».
Même si les déclarations de Stéphane Le Foll montrent que la parole de Mme Royal n'engage qu'elle, pour l'opposition on en est déjà au premier « couac » pour ce gouvernement fraichement nommé. Toutes considérations politiques misent de côté, il est clair que la question de l'écotaxe doit être réglée dans les plus brefs délais. En effet, après les épisodes de pollution du mois de mars, il est plus qu'indispensable de trouver des solutions afin que la qualité de l'air ne soit pas à nouveau détériorée. La mise en place de nouveaux moyens de transport propres s'inscrit dans une politique de développement durable et, semble être une bonne idée, la question est de trouver comment la financer...