En France, on parle de « demandeur d'emploi », là où les Anglo-Saxons utilisent plutôt le terme de « job seeker » voire « job hunter » (on utilise en revanche aussi l'expression chasseur de têtes, « head hunter »). Pas tout à fait la même démarche ! D'après le rapport publié hier par le Conseil d'orientation pour l'emploi, il existait environ 820 000 emplois non pourvus en France l'an dernier.
Des centaines de milliers d'offres non pourvues par les chômeurs
Mécaniciens, agents de maintenance, électriciens, bouchers, informaticiens, infirmiers, aides à domicile : la liste est longue des emplois restés vacants, parfois depuis bien longtemps, et pour une raison mystérieuse, aucun des 2,5 millions de chômeurs que compte le pays n'est prêt à les pourvoir.
Certains de ces jobs trouvent vite preneur. Mais d'autres pas ! Ainsi 570 000 offres (soit 70%) ne sont toujours pas pourvues trois mois après leur publication. Pire, au moins 400 000 recrutements sont abandonnés chaque année faute de candidats correspondant au profil recherché. Beaucoup d'offres face à beaucoup de demandes, et pourtant, le pays compte de plus en plus de gens sans travail, on n'y comprend plus rien...
On a vite fait d'imaginer que des flopées de chômeurs préfèrent rester inactifs plutôt qu'accepter un de ces jobs difficiles, souvent mal payés et aux horaires potentiellement contraignants. Mais là n'est pas la vraie raison.
Pas d'adéquation entre l'offre et la demande d'emplois
D'après le rapport, il y a plusieurs problèmes : en premier, les compétences des candidats ne correspondent pas à celles recherchées par l'employeur : ensuite, les jobs en question ne sont guère tentants ; ils sont situés parfois loin des lieux de résidence des demandeurs d'emploi et sont souvent à pourvoir seulement le temps d'une saison.
Cet été, le gouvernement a mis en place des formations pour 30 000 chômeurs en lien direct avec ces emplois vacants, avec l'objectif d'en développer 70 000 supplémentaires en 2014. Les emplois vacants, « c'est devenu la tarte à la crème, mais la crème a un peu tourné depuis le temps qu'on entend ce constat » avait déclaré François Hollande, décidé à prendre le taureau « par les cornes ». Une bonne chose, d'après le Conseil d'orientation pour l'emploi, mais qu'il faudrait répéter et intensifier.