Bruno Le Maire a promis d'augmenter les moyens du fonds qui garantit les microcrédits, ces prêts destinés aux personnes ayant des difficultés d'accès aux solutions de financement classiques. Il compte aussi assouplir la réglementation.
Atteindre 2 milliards d'encours d'ici 2023
Bruno Le Maire a annoncé jeudi 29 mars des mesures en faveur du développement du microcrédit, dont une augmentation d'environ 10% par an jusqu'en 2023 des dotations au Fonds de cohésion sociale, qui s'élevait en 2018 à 14 millions d'euros. L'objectif est d'atteindre 2 milliards d'euros d'encours d'ici 2023 contre 1,4 milliard fin 2016. Ces annonces ont été faites à l'occasion des 30 ans de l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), premier acteur du microcrédit en France.
Pour rappel, cette association aide des personnes éloignées du marché de l'emploi et n'ayant pas accès aux crédits bancaires classiques à créer leur entreprise grâce à des microcrédits pouvant atteindre 10.000 euros. Elle leur propose aussi un accompagnement gratuit pour pérenniser leur activité. Afin d'élargir l'accès au microcrédit, le gouvernement propose de supprimer la limite d'âge de l'entreprise bénéficiaire.
160.000 microcrédits depuis 1989
Cette mesure sera entérinée par un décret pour modifier le code monétaire et financier. Le gouvernement souhaite également mobiliser les banques, afin qu'elles orientent systématiquement les clients n'ayant pas accès aux financements classiques vers des acteurs du microcrédit. Ces mesures figurent parmi les demandes de l'Adie, qui a remis à Muriel Pénicaud (Travail) et le secrétaire d'État Julien Denormandie (Cohésion des territoires) son rapport, Le Mégaphone, résultat d'une consultation menée auprès des entrepreneurs qu'elle finance.
Actuellement, seules les sociétés de moins de cinq ans pour un premier prêt, et de moins de sept ans pour un second, peuvent accéder au microcrédit. En 2017, l'association créée par Maria Nowak a accordé 21.000 microcrédits, soit 10 % de plus qu'en 2016. Des prêts qui peuvent aller de 1000 à 10.000 euros, le montant moyen étant de 4000 euros. L'association aux 500 salariés et 1300 bénévoles a accordé quelque 160.000 microcrédits depuis 1989.