La France et l'Italie sont en pleines réformes structurelles pour essayer de se sortir de l'impasse d'un déficit qui augmente trop, et surtout trop vite par rapport à ce que voudrait la Commission Européenne. Mais pour Angela Merkel, les réformes entamées par les deux pays ne sont pas suffisantes. Une leçon de morale mal venue alors que les prévisions de croissance de l'Allemagne ont été divisées par deux.
Angela Merkel d'accord avec la Commission Européenne
Les conclusions d'Angela Merkel ne sont pas personnelles : la Commission Européenne avait déjà estimé que les réformes initiées par la France et l'Italie allaient dans le bon sens mais qu'elles n'allaient probablement pas suffire pour redresser les deux pays. L'Italie a même vu, le vendredi 12 décembre 2014, sa note dégradée par Standard&Poor's au niveau BBB-, soit juste au-dessus du niveau « Junck », le niveau spéculatif.
« La Commission a aussi dit de façon claire que ce qui est jusqu'à présent sur la table n'est pas encore suffisant. Ce avec quoi je suis d'accord » estime la chancelière allemande dans une interview pour le quotidien Die Welt.
En un sens, elle n'a pas tort : alors que la France aurait dû réduire son déficit à moins de 3% (comme le prévoit le Pacte de Stabilité signé par les Etats-Membres de l'Union Européenne) en 2013, le pays a bénéficié d'un report pour 2015. Mais le gouvernement n'a aucun espoir de réduire le déficit à ce niveau pour l'an prochain, il prévoit 4,1%. Du coup il veut forcer la main pour obtenir encore deux ans de délais supplémentaires et repousser l'échéance à 2017.
Une décision qui reviendra à la Commission Européenne qui décidera en mars 2015. La France s'expose à une amende pouvant atteindre 4 milliards d'euros si la Commission n'accorde pas de délai.
L'Allemagne donne des leçons mais subit la crise
Si l'Allemagne va mieux que la France, elle vient toutefois de subir un coup dur. Les prévisions de croissance pour 2015 ont été divisées par deux par la Bundesbank le 5 décembre 2014. De 2% de croissance, la banque centrale allemande ne prévoit plus que 1% pour 2015.
En 2016, la croissance devrait remonter à 1,6%. Et si c'est toujours bien mieux que la France pour qui l'Insee prévoit 0,5% de croissance du PIB en 2015.