Rôle des médias audiovisuels dans la désinformation…

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Par Jacques Martineau Publié le 1 septembre 2022 à 5h59
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55%55% des Français citent en premier lieu la "méfiance" pour qualifier leur ressenti vis-à-vis des médias

Ce sont la presse et les médias audiovisuels comme les réseaux sociaux qui ont ou qui s’arrogent la responsabilité, la charge, l’intérêt ou le souci de la diffusion politique de ce mélange de « vrai et de faux ». Est-ce le « seul » moyen politique efficace pour convaincre ? A chacun de trouver la « bonne » interprétation et de tenter d’en tirer profit de la propagande du « tout et de son contraire ».

Le propos n’est pas ici de nier l’existence de nombreux éditorialistes, de journalistes (jeunes et moins jeunes) et de grands reporters dont talent est connu et reconnu. Chacun est à même d’apprécier leurs qualités. C’est du système et de son emprise sur l’opinion dont il est question.

Distiller une information sans valeur ajoutée…

La communication est transmise ou reprise directement sur tous les « plateaux » par le porte-parole officiel. A tout instant, les communiqués deviennent une source riche d’informations. Les chaines nationales publiques et privées favorisent l’image et la forme en jouant à la mieux informée quant au thème et au contenu. Cette lutte infantile anime l’actualité politique. Elles vivent de cette médiatisation. L’importance qui est accordée à l’intervention ou au communiqué est d’autant plus affirmée que le rang de l’intervenant est élevé. Le sens ou la tenue du propos demeure secondaire. Les chaines périphériques ont quitté leur mission essentielle, informer et commenter les faits. Elles sont devenues des chaines d’opinion orientées. Très vite des cartels de personnages, spécialistes d’emprunt ou politiques, majorité et opposition, toutes catégories, dans tous les domaines sont présents sur nos écrans. Imbus d’eux-mêmes pour certains, ils flattent le « subliminal ». Le « sans valeur ajoutée » fleurit à l’occasion de débats et de tables rondes répétitives dont l’apport est voisin du néant. Le copier-coller est de rigueur.

La subjectivité du « parler pour ne rien dire »

Attachée à un choix imposé et à un parti pris, l’incompétence ne se mesure plus. Elle est présente partout. Chacun a pu s’en rendre compte ou au minimum en avoir le sentiment. La Covid, après le présidentielle les élections législatives avec une majorité relative, la guerre en Ukraine, l’insécurité, principalement, ont trouvé leurs réseaux de diffusion allant jusqu’à l’excès. La désinformation, avec un esprit partisan, devient la seule référence. Et l’opinion se laisse convaincre. Le politique se réjouit. Les mêmes « têtes » génèrent les mêmes « commentaires », anticipés par avance en fonction de leur sensibilité politique. Pour les patrons de chaines qui soutiennent en toute discrétion la majorité en place, leur souci est de contribuer à la diffusion du message politique. Parler d’objectivité est osé. La subjectivité reste leur meilleure approche, tout en laissant la place à l’illusion du débat. Enfin : « l’ignorance, l’oubli et l’indifférence ont toujours été les meilleurs alliés du mensonge », comme l’a toujours dit Maurice Gamond.

En quête d’audience…

Si les chaines nationales s’en tiennent à distiller l’information politique et la communication officielle, commentées par quelques éditorialistes « maison », les chaines infos continues (10% d’audience environ) sont en quête d’exclusivité dans leurs domaines de prédilection. Après la Covid, la guerre en Ukraine en est un parfait exemple de fuite pour l’une d’entre elles (plus de 6 h 00 par jour, jusqu’à la fin de la guerre ?). L’actualité en France n’est plus qu’un sujet de second rang. Ces chaines infos sont d’abord à la recherche d’une audience fidèle en croissance face à la concurrence, évitant de contrarier le « pouvoir en place » et de satisfaire leurs « sponsors ». Dans l’incapacité de faire la part des choses, des intervenants à l’ancienne s’enlisent dans des élucubrations pour appuyer l’action de l’État ou pour la critiquer.

Des journalistes égarés, ou trop jeunes ou trop vieux pour le métier, se noient dans des réflexions philologiques, remplies de non-sens. Le mal profond de l’incompétence les touche de plein fouet. Ils ont tendance à l’oublier. Un lot de mots clés ou de slogans qu’il n’est pas nécessaire d’énumérer, permet de classer tout de suite les pseudos débatteurs. Sur les différentes chaines périphériques, ils ou elles montrent, à quelques exceptions près, qu’ils ne maîtrisent pas le sujet pour autant. Le politique s’en satisfait.

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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