Ça chauffe au Medef. Alors que les difficiles négociations autour de la "flexisécurité" ont pris fin il y a quelques jours à peine et qu'un accord a pu être trouvé, dans la douleurs, entre les partenaires sociaux, le Medef fait de nouveau parler de lui. Le syndicat patronal doit en effet changer de président dans les prochains mois. Et, curiosité du calendrier, il est prêté à Laurence Parisot, l'actuelle patronne du mouvement, des intentions hégémoniques.
A cinq mois de nouvelles élections visant à choisir un nouveau chef, Laurence Parisot aurait saisi les instances de l'organisation pour en modifier les statuts de sorte que son bail puisse être prolongé de deux ans voire reconduit lors d'une nouvelle élection. Impensable pour le président du Groupe des fédérations industrielles (GFI), Pierre Gattaz, qui a fustigé lundi l'intention prêtée à Laurence Parisot de modifier les statuts du Medef pour préparer le terrain à son maintien à la tête de l'organisation patronale.
"Sur le fond, on ne change pas les règles du jeu cinq mois avant une élection. Ce serait irresponsable pour l'image de notre mouvement et désastreux pour la crédibilité du Medef", a-t-il estimé dans une interview à l'Usine Nouvelle. "Je ne veux pas croire que Laurence Parisot soit dans une démarche personnelle", s'est-il inquiété, proposant de son côté un mandat de trois ans, éventuellement renouvelable, et propose que "tous les candidats" à la succession de Laurence Parisot "s'engagent" sur un tel schéma. "Cela ferait un mandat de trois ans éventuellement renouvelable une fois et non un mandat de cinq ans, éventuellement complété par un de trois ans comme c'est le cas aujourd'hui", a-t-il expliqué. Pierre Gattaz n'a pas précisé s'il serait pour sa part candidat lors des prochaines élections, mais il a promis une "réponse incessamment sous peu". Mais selon l'Usine Nouvelle, il sera bien candidat à la successon de Laurence Parisot.
InfoPlus : Laurence Parisot a été élue à la tête de la principale organisation patronale en 2005 pour un premier mandat de cinq ans, qui a été renouvelé en 2010 pour une durée de trois ans seulement, conformément aux statuts actuels. Elle n'a théoriquement pas le droit de solliciter un troisième mandat.