Il y a urgence. Rarement la présidente du Medef (Mouvement des entreprises de France), Laurence Parisot, n’a employé un ton aussi dramatique. Dans une interview donnée au Figaro, elle explique qu'un choc de compétitivité doit être créé dans les plus brefs délais. « Aujourd'hui, nous sommes passés d'un avis de tempête à un avis d'ouragan. Certains patrons sont en état de quasi-panique » assure t-elle. Un entretien qui a dépassé les frontières de l'Hexagone. Le magazine américain Business Insider s'en est fait l'écho dans un long article intitulé "Le monde des affaires français explose de colère contre un Hollande "désastreux"".
« Lorsque, pour investir, ils ont le choix entre plusieurs pays, les grands investisseurs étrangers excluent maintenant la France d'emblée » assure la patronne des patrons. Avant de poursuivre, alarmiste : « Il y a dix ans, l'Allemagne était l'homme malade de l'Europe et si nous ne faisons rien, bientôt ce sera au tour de la France ».
Quant au choc de compétitivité que Laurence Parisot appelle de ses vœux, il doit être « court » et se produire « sur deux ans, trois ans maximum » car « le décrochage de la France est trop sérieux, on ne peut étaler cette réforme sur toute la durée du quinquennat ».
Parmi les pistes évoquées, sans surprise, la réduction -réelle- des dépenses publiques. « Le gouvernement pour le moment ne l'a pas fait. Je qualifierais même de trompe l'œil la réduction de 10 milliards qu'il affiche ».
Quant à l’état d’esprit des patrons, elle explique qu’« un vent de fronde se lève de partout, aussi bien des TPE que du CAC 40 (…). Si la coupe est pleine, c'est qu'aucun relais ne valorise l'entrepreneur en France. Tout au contraire, il se heurte en permanence à un a priori systématique contre lui ».