Medef : les adversaires de Laurence Parisot divisent, à défaut de rassembler

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Par Guillaume Cairou Modifié le 26 mars 2013 à 1h38

"C'est parce que tout va bien qu'il faut tout changer". Tel semble être l'adage répété en boucle par les candidats déclarés.

"Laurence Parisot ne doit pas pouvoir être candidate à un troisième mandat car elle risque de l'emporter" : voilà le refrain entonné en boucle ces dernières semaines. Une seule réponse me vient à l'esprit : "non mais allô quoi...". Les attaques permanentes dont Laurence Parisot, présidente du Medef, continue de faire l'objet constituent un véritable délit de sale gueule qui ne réussira pas à entamer la motivation de ses équipes dans la défense des intérêts de nos entreprises.

Que personne n'en doute. C'est unis et sereins que, derrière Laurence Parisot, nous aborderons la campagne si nos instances nous le permettent. J'appelle tous les entrepreneurs à dénoncer les attaques et le dénigrement systématique dont est l'objet Laurence Parisot. Les propos machistes qui ont émaillé cette campagne interne comme la campagne dilatoire orchestrée sur internet sont indignes d'un front entrepreneurial moderne.

Le meilleur rempart contre les attaques dont sont l'objet les entrepreneurs, leurs entreprises et leurs salariés, c'est Laurence Parisot. Pas un seul des candidats déclarés n'a d'ailleurs su émettre une critique sur son bilan. Chacun reconnaissant que son bilan est bon. Comment dès lors peuvent-ils légitimement aujourd'hui prétendre lui donner des leçons ? Ce n'est peut-être pas un hasard si le ton de la campagne se durcit à ce moment-ci à l'égard de Laurence Parisot.

Dans ce contexte, il est permis de croire que les nouvelles salves des concurrents de Laurence Parisot peuvent être perçues comme des attaques délibérées et planifiées, visant à miner la crédibilité et la popularité de celle qui continue à être considérée comme le leader dans la course à la présidence du Medef. Jamais je n'aurais pensé qu'empêcher Laurence Parisot d'être candidate pouvait être une fin en soi pour ses compétiteurs. Je tiens enfin à rétablir la vérité.

Il est temps de dire "Les mensonges et les contrevérités : ça suffit !". Nos statuts sont bancals (5ans+3ans) : personne n'en doute. Il n'y a pas de bon ou de mauvais moment pour faire évoluer des statuts : quand la conscience du dysfonctionnement apparait, tout chef d'entreprise cherche à le corriger. L'erreur n'est pas de se tromper de moment, l'erreur serait de persévérer dans un système aux effets pervers.

Le comité statutaire a été saisi le 14 janvier, conformément aux statuts ; la procédure qui a été suivie est donc normale. Le comité statutaire a rendu un avis à l'unanimité de ses membres. La recommandation du Comité statutaire est simple et démocratique : le mandat de président du Medef doit être de 5 ans (le travail notamment de négociation sociale nécessite un temps long) ; et, tous les 5 ans, il y a une vraie compétition électorale, ouverte à tous, y compris aux sortants.

Dans un système politique, c'est le mode le plus démocratique. Il est faux de considérer que la norme est à la limitation du nombre de mandats. C'est l'inverse. Dans toutes les démocraties européennes, il n'y a aucune limitation (Mme Merkel peut se présenter autant de fois qu'elle veut). Et même en France, il n'y a aucune limitation du nombre de mandats de députés, de sénateurs, de maires, présidents de régions, etc.

Le cumul des mandats fait débat, pas leur nombre. Seuls les électeurs peuvent décider de renouveler ou non leur élu. C'est l'essence même de la démocratie. Deux exceptions : la France et les USA pour le mandat de Président. Dans un système entrepreneurial, il n'y a pas non plus de limitation. Un mandataire social peut être renouvelé autant de fois que ses actionnaires le souhaitent. S'il est bon, ils le gardent ; s'il est mauvais, il est viré. Le seul critère est celui du résultat et non pas l'âge ou le sexe du capitaine du paquebot qui navigue dans un contexte de crise plus qu'incertain.

Le refus d'aborder sereinement le débat sur cette réforme s'explique surtout par le fait que certains candidats veulent choisir leur adversaire : drôle d'esprit entrepreneurial que de refuser une compétition. Je le dis comme je le pense, je n'ai aucune leçon à donner mais il serait bien que le Conseil le 28 mars prochain fasse preuve d'esprit démocratique : c'est au corps électoral de trancher ; il ne faut pas que le Conseil empêche l'AGE de dire oui ou non à la réforme. Il est faux de dire que tout ceci gêne le processus électoral normal.

En effet, quoiqu'il arrive, il y aura une élection qui va se tenir la première semaine de juillet. La campagne officielle commencera deux mois avant. Pour mémoire, la campagne officielle à la Présidence de la République dure un mois et demi. Il est tout aussi faux de dire que cela gêne les candidats qui ont pris des dispositions personnelles ou professionnelles pour leur campagne. Rien ne les empêche d'être dans une campagne non officielle.

Et quoiqu'il arrive, avec ou sans réforme, ils concourent pour la même durée de mandat : 5 ans. Enfin, regardons lucidement le paysage concurrentiel dans cette précampagne interne : sont aujourd'hui déclarés candidats des investisseurs, des spéculateurs, de grands managers mais tous apparatchiks et cumulards. Une seule est un véritable entrepreneur continuant à incarner un véritable renouveau : Laurence Parisot.

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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