L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir dénonce les pratiques publicitaires de McDonald’s France sur Internet consistant à mettre en scène des enfants. L’association vient de porter plainte pour pratiques commerciales trompeuses.
De jeunes youtubers font la promotion de McDonald’s sans même mentionner l’existence d’un partenariat
La publicité dirigée envers les enfants est un sujet de longue date dans le monde de la nourriture et boissons industrielles. À tel point qu’en 2012, les grandes entreprises du secteur (23 à ce jour) se sont engagées à s’abstenir de ces pratiques. Réunies au sein d’une organisation, l’« EU Pledge », ces entreprises, parmi lesquelles McDonald’s, General Mills, Kellogg’s, Mars, Mondelez, Pepsico, Nestlé, Unilever, Danone et Burger King, s’engagent à ne pas diriger de messages publicitaires spécialement envers les enfants.
Mais toutes ces sociétés ne respectent pas leurs engagements. McDonald’s France s’y soustrait régulièrement en nouant des partenariats avec des « enfants influenceurs » sur YouTube. « Les plus populaires [comme ici le jeune Swann; ndlr] « jouent » au restaurant à la maison, munis d’impeccables emballages estampillés McDo, ou déballent des colis « surprises » dont ils ne manquent pas, entre deux remerciements appuyés à leur généreux bienfaiteur, de détailler les jouets à retrouver dans les Happy Meal… avec rappel des dates de disponibilité. Le tout sans mentionner l’existence d’un partenariat », pointe UFC-Que Choisir, qui considère que ces vidéos s’apparentes à de la publicité déguisée.
Publicité déguisée : omettre de mentionner l’existence d’un partenariat est un délit
« Dissimuler la nature publicitaire d’un message, laissant ainsi croire à la communauté d’un influenceur, à un conseil désintéressé, est une pratique commerciale trompeuse sanctionnable », rappelle UFC-Que Choisir. L’association annonce aujourd’hui avoir assigné McDonald’s France devant le Tribunal judiciaire de Paris pour pratiques commerciales trompeuses.
McDonald’s profite en effet d’une lacune importante dans l’« EU Pledge » : celle-ci interdit certes à ses adhérents de placer des publicités pour des aliments ou des boissons dans les programmes et/ou médias destinés aux jeunes enfants, mais elle ne concerne que les médias traditionnels (télévision et radio), aucune mention n’y est faite d’Internet. L’association espère aujourd’hui obtenir justice via un procès au tribunal.