On peut évidemment applaudir des deux mains les mesures annoncées par la BCE aujourd'hui. Elles sont exceptionnelles et répondent certainement à une urgence économique qui n'a pas été encore complètement appréhendées par tous.
Le bazooka étant sorti, on voit mal comment Mario Draghi pourrait ne pas réussir à faciliter l'accès du crédit dans la zone euro pour relancer la croissance, en particulier dans les pays périphériques, Espagne et Italie en tête. Le marché devra toutefois faire preuve de patience car les effets de ces annonces ne pourraient être perceptibles sur l'économie réelle que d'ici 12 à 18 mois.
En revanche, si on avait encore il y a quelques semaines des doutes sur la possibilité de la création de bulles spéculatives à cause des politiques monétaires extrêmement accommodantes menées par les banques centrales occidentales, aujourd'hui on ne peut plus en avoir. En tentant de résoudre la crise de 2007, on créée le terreau propice pour les crises futures sous l'effet de l'afflux de liquidités partout dans le monde.
Tout le monde salue Mario Draghi aujourd'hui, mais il pourrait connaître le même sort que son confrère américain Alan Greenspan. Porté aux nues un jour, il a été décrié le lendemain pour son rôle dans la crise des subprimes.