Le marché européen du financement participatif a progressé de 92 % entre 2014 et 2015, révèle le deuxième rapport annuel sur la question réalisé par l’Université de Cambridge en partenariat avec KPMG.
Un marché important en Europe
Les prêts accordés par des particuliers via des sites de financement participatif représentent désormais un total de 5,431 milliards d’euros. Longtemps perçu comme un phénomène marginal dont les lendemains n’étaient par sûrs, le crowdfunding est de plus en plus utilisé par les PME, les start-up et globalement par de nombreuses entreprises dans toute l’Europe. En Europe (hors Royaume-Uni), la France est leader sur le marché (319 millions d’euros), suivie par l’Allemagne (249 millions d’euros). Les pays nordiques représentent un marché de 104 millions d’euros, et ceux d’Europe centrale et de l’Est, un marché de 89 millions d’euros.
En France, la croissance de ce marché a été même plus vertigineuse qu’ailleurs en Europe : de 76 millions d’euros en 2013, le portefeuille hexagonal est passé à 154 millions d’euros en 2014, pour atteindre 319 millions d’euros en 2015. En d’autres mots, une croissance de 103 % entre 2013 et 2014, et de 107 % entre 2014 et 2015.
L’appât des profits fait tourner le système
Mais le marché du crowdfunding n'est pas homogène, tout comme ses acteurs. L’essentiel des prêteurs sur ce marché sont motivés par la perception d’intérêts, leur part ne cesse d’augmenter. En revanche, les financements en échange d’une contrepartie non monétaire connaissent une hausse moins vertigineuse (mais qui est tout de même de 35 %). Les financements sur donation, enfin, sont en chute libre : de 6 millions d’euros en 2014, ce marché est passé à tout juste 1 million en 2015.
Ce qui est sûr, c’est que dans leur rapport au financement participatif, les Français ont laissé le stade d’exploration derrière eux. Les prêteurs visent aujourd’hui des gains considérables : le montant moyen d’un prêt entre particuliers s’élève à 8 272 euros, et celui des prêts d’entreprise à entreprise à 134 225 euros. Et ça, c’est loin d’être un jeu d’enfant !