Ils sont tous venus. Les constructeurs ne veulent pas rater le plus grand marché automobile du monde.
C'est un fait, la Chine est devenue le 1er marché mondial pour les ventes d'automobiles avec 19 millions de véhicules neufs vendus l'an passé, une place prise à l'Europe (13 millions de ventes) et aux États-Unis avec 12 millions de véhicules immatriculés l'an passé. Compte tenu de la population, le taux d'équipement des foyers est 10 fois moins élevé qu'en Europe, analyse-t-on chez Ubifrance. Les débouchés pour l'avenir sont donc extraordinaires.
Les constructeurs étrangers historiques en Chine sont Volkswagen, qui fournit les taxis de Shanghaï et General Motors tout américain qu'il est. Les Français sont venus en force, notamment PSA qui avait présenté, il y a 2 ans au même salon, en première mondiale la DS5. Les Français et les Européens ne la verront que 6 mois plus tard au Mondial de l'automobile de Paris. Du coup PSA a vendu, au 1er trimestre 2013, plus de voitures en Chine qu'en France : 142 000 contre 124 400. L'objectif étant pour PSA de vendre 557 000 voitures en Chine dès l'année prochaine.
D'ailleurs cette année le public chinois a eu droit à une autre 1ère mondiale: la DS Wild Ruby, qui est une DS5 haute sur pattes, genre 4x4 de luxe. Le prix attendu de la voiture : autour de 45 000 euros. On l'a bien compris, si les constructeurs chinois fort nombreux produisent du bas de gamme, les étrangers en général et les Français en particulier s'adressent aux Chinois fortunés qui semblent voir dans la marque PSA « le chic à la française » .
Contrairement à ce qui se passe dans les pays occidentaux, l'acheteur chinois voit dans son automobile l'accès à un statut. Les constructeurs européens livrent en Chine des voitures allongées avec une grande porte arrière qui facilite l'accès au propriétaire, le véhicule étant conduit par un chauffeur. Il lui faut aussi une voiture classique c'est à dire tri corps c'est à dire avec un coffre. Il paie en cash et n'a pas peur de montrer qu'il a gagné de l'argent.
Nous nous souviendrons longtemps de ce petit homme, il y a 2 ans au salon, venu avec une pleine valise de yuans. Il voulait acheter l'une des Rolls Royce exposées au salon. Le vendeur, après avoir compté la masse de billets a accepté exceptionnellement de se défaire de sa voiture à 400 000 euros et le petit homme est parti au volant...
Renault, qui a beaucoup de retard sur le territoire chinois mais qui peut compter sur l'appui de son partenaire Nissan déjà présent, expose une nouvelle Fluence, une voiture construite en Turquie pour les pays émergents, mais qui a revêtu des habits de lumière spécialement pour l'occasion. L'an passé Renault n'a vendu que 29 700 voitures en Chine ce qui représente néanmoins une augmentation de 22% par rapport à 2011. La marque développe un réseau essentiel pour son implantation. On compte aujourd'hui 95 points de vente Renault en Chine, il y en aura 170 en 2014.
Le rêve automobile est incontestablement en Chine, un rêve qui pourrait tourner au cauchemar. Le nouveau gouvernement chinois a annoncé récemment qu'il souhaitait que les constructeurs locaux augmentent leurs parts de marché de 30 à 50% et c'est bien le gouvernement qui tient les commandes. Il peut à loisir modifier les règles d'accès au marché et taxer par exemple les voitures des constructeurs européens, japonais ou coréens très agressifs dans cette partie du monde.
Le risque est réel mais aujourd'hui la mariée est si belle !