Manuel Valls : le mépris comme fonctionnement

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Par Patrick Crasnier Publié le 17 septembre 2015 à 5h00
Manuel Valls Deplacement Montauban Brigitte Barege
@shutter - © Economie Matin
34 %La cote de popularité de Manuel Valls a replongé à 34 % d'opinions favorables.

C’est une lettre ouverte de Madame Brigitte Barèges, maire (LR) de Montauban et présidente de la communauté de communes du grand Montauban, qui m’a interpelé. Dans cette « lettre ouverte au premier ministre » elle dénonce avec véhémence le mépris de Manuel Valls et son absence totale de respect des élus et des traditions républicaines.

Qu’à fait le premier ministre pour mériter une telle colère ? Juste un voyage de campagne électorale pour les régionales, payé bien sur par les contribuables. La tête de liste socialiste à ces élections, Carole Delga, ancienne ministre, serait dit-on en difficultés dans cette région Midi-Pyrénées – Languedoc Roussillon. Qu’à cela ne tienne, le premier ministre, assisté de la ministre de l’éducation Nationale Najat Vallaud Belkacem, et de la ministre du logement Sylvia Pinel, a décidé de venir lui prêter main forte.

C’est bien là où commencent les ennuis, ce voyage a été entamé dans une ferme sinistrée par la tornade du 31 Août, à Bressol, village de la proche banlieue de Montauban. Le cortège officiel était bien sur suivi par les socialistes élus, par le président du PRG Jean Michel Baylet, ancien sénateur, ancien président du conseil général, mais aucun des élus de la Mairie n’était présent. On peut soupçonner que ce détour par le Tarn et Garonne a été « sollicité » par le président du PRG voulant profiter de ce coup de pouce ministériel. Ce détour Montalbanais n’avait pas été annoncé dans le programme a la presse, la préfecture du Tarn et Garonne n’ayant pas non plus été prévenue. Un détour donc totalement improvisé.

Il n’a à pas fallu plus pour déclencher les foudres de Brigitte Barèges. Elle fait remarquer dans cette lettre au premier ministre que la tradition républicaine appelle à prévenir les services de l’état (préfecture et mairie) de la présence d’un ministre sur ses terres et que la moindre des choses était de l’inviter dans sa propre agglomération. Elle rappelle aussi au premier ministre que les sinistrés de la tornade sont en grand nombre et que personne n’a daigné se déplacer avant ce voyage électoraliste. Elle conclu enfin en rappelant que les sinistrés attendent avec grande impatiente la déclaration de catastrophe naturelle, que les agriculteurs gravement sinistrés attendent de lui autre chose qu’un voyage « éclair » de campagne.

Le voyage de manuel Valls et de ses ministres a ensuite repris le cours prévu, Verfeil dans la Haute Garonne puis Martres Tolosane village où Carole Delga est élue conseillère municipale. La ville de Toulouse n’était pas de la fête non plus, son maire (LR) Jean Luc Moudenc ne doit pas être plus fréquentable que la maire de Montauban. Un marathon de campagne se terminant dans l’Ariège où le PS a de nombreux amis.

Cette petite histoire sans grand intérêt au niveau national montre quand même plusieurs choses préoccupantes. La première étant la façon dont le gouvernement n’est « que socialiste » et pas celui de tous les Français. Cette façon de faire est totalement insupportable, elle commence à la tête de l’état, se prolonge à Matignon puis se décline dans tous les rouages du pays. Seconde réflexion « mais que fait l’opposition » l’état avec les deniers publics fait campagne pour les élections régionales, au mépris de tout respect des règles et personne ne réagit. Mieux la député de Toulouse (LR) ne voulant pas manquer la photo s’est déplacé pour tenir la chandelle, dans ce petit village de Haute Garonne, Verfeil.

Enfin la manière de créer des inaugurations dans la municipalité de Carole Delga tête de liste, déplaçant tout l’aéropage de l’état pour une maison de l’artisanat d’art est un prétexte ridicule. Quand on sait que non content d’accréditer la presse locale, les services de l’état ont invité nombre de journalistes et photographes Parisiens, avion Payé, hôtel de luxe et repas pris en charge, on croit rêver. Heureusement le sujet était si futile que la couverture médiatique a fait le service minimum.

Si l’on ajoute que la ministre du logement est seconde sur la liste électorale de cette région, pressentie pour la première vice présidence (tractation ayant motivé le premier ministre à créer le poste de président délégué) on a bouclé la boucle de l’inacceptable. Peut être même qu’une opposition efficace demanderait que le voyage officiel de cette ministre soit déduit des comptes de campagne, mais là on rêve !

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Patrick Crasnier est diplômé en sciences humaines 3eme cycle en psychopathologie, après de longues années passées en cabinet libéral comme psychanalyste, blessé lors d’un attentat terroriste cesse cette activité en 1995. Continue comme photojournaliste, journaliste radiophonique (activités menées conjointement avec celle de psychanalyste depuis 1983) puis comme journaliste rédacteur au journal Toulousain et à l’écho des entreprises. Actuellement photojournaliste correspondant pour l’agence de presse panoramic et rédacteur dans plusieurs revues.

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