Short of cash. Alors que nous parlions hier des défaillances d'entreprises, et notamment des TPE, parfois liées à un problème de trésorerie et un manque de liquidités, l'Association française des investisseurs pour la croissance (Afic) tire la sonnette d'alarme aujourd'hui : les fonds d'investissement n'arrivent pas à lever assez d'argent auprès des investisseurs français pour soutenir en capital les entreprises tricolores.
Les investisseurs se focalisent sur les entreprises ayant déjà pignon sur rue
Ce n'est pas tout : trop peu d'entreprises bénéficient des levées de fonds, et les investissements se concentrent sur les entreprises déjà établies, mais s'essoufflent sur le capital-développement. Triste tableau !
Au 1er semestre 2013, ils n'ont levé en France que 3,6 milliards d'euros, alors que les PME françaises auraient besoin cette année de 11 milliards d'euros... A titre de comparaison, avant la crise de 2008, plus de 10 milliards étaient levés chaque année.
Et encore, sur les 3,6 milliards, plus de 2,4 milliards ont été levés par une seule entreprise : Ardian (ex Axa Private Equity), au cours d'une levée de fonds exceptionnelle.
Les investisseurs étrangers moins frileux que les français
Résultat, ce sont surtout les étrangers qui financent nos sociétés : près de la moitié (48%) des fonds ont été collectés auprès d'institutionnels étrangers ; A 52% seulement, la part des investisseurs français rejoint un plus bas. A titre de comparaison, cette part était de 73% au 1er semestre 2012, et de 62% en moyenne avant la crise.
Les fonds d'investissement ont un espoir : qu'une partie des milliards d'euros d'encours de l'assurance-maladie puisse être orientée vers le capital des PME. 25 milliards, sur 4 ou 5 ans, et le compte serait bon.
Comme l'explique Louis Godron, Président de l'AFIC, « il manque au moins 5 milliards par an d'apports aux fonds des investisseurs de croissance. Pourtant l'épargne financière des Français dépasse 3 500 milliards ... . Il est temps d'agir, les solutions sont identifiées et passent par une meilleure orientation de l'épargne vers les fonds propres des PME. ».
En septembre, une étude sur l'épargne et le financement de l'économie réalisée par l'institut d'études OpinionWay, révélait qu'alors que l'assurance vie est le plus important placement financier des Français, avec près de 1.500 milliards d'euros, une majorité des souscripteurs d'assurance-vie (52%) estime normal que le maintien des avantages fiscaux attachés à ce placement soit conditionné à ce qu'une petite partie du contrat (5%) soit investie au capital de PME et d'entreprises innovantes, et ce même si cette fraction du contrat d'assurance vie n'est alors pas garantie.
Comme disait l'autre, y a plus qu'à ... !