Travailler pour Viewsonic, concepteur et fabricant d’écrans et de solution d’affichage, c’est une envie que j’avais depuis longtemps. Ce genre d’envie où l’ambition et le désir se mêlent ; où l’on pense à sa carrière autant qu’à son épanouissement. Est-ce que mon statut de « femme autodidacte » m’a rendu les choses plus difficiles ? C’est une question qu’on me pose beaucoup.
Paradoxalement, c’est une question que je me pose très peu ! Et pour être honnête : pas du tout !
Une carrière c’est un cheminement personnel et un état d’esprit. La volonté est un formidable moteur pour les femmes et les hommes qui ont des envies, des ambitions et des rêves. Après, tout est question de travail, d’opportunités et de rencontres.
Quand je me suis lancée dans la Vie, j’avais le bac en poche et une bonne idée de ce qu’est le travail, acquise auprès de parents restaurateurs.
Comme souvent, les choses se jouent au cours de rencontres. Pour ma première expérience professionnelle, j’ai été la secrétaire de Mr Legrand dans une entreprise de Ressources Humaines - il est aujourd’hui Directeur Général des Relations humaines chez L’Oreal-. Il a cru en mon potentiel et m’a donné accès à des stages et des formations qui m’ont permis d’évoluer vers le Marketing et la Communication.
J’ai assez vite tourné le regard vers les fonctions commerciales qui bénéficiaient d’un véritable prestige, surtout dans le BtoB. Là encore j’ai appris et progressé en me découvrant une forte affinité avec la notion de défi et de performance. J’ai pris beaucoup de plaisir à animer un plateau de commerciaux, imaginer des incentives, travailler pour de grands challengers comme Konica ou Fujitsu.
Alors bien sûr être une femme dans un milieu très majoritairement masculin nécessite une bonne capacité d’adaptation. Il faut savoir s’intégrer au groupe en préservant son identité. L’erreur serait de vouloir se fondre, gommer sa singularité et que la femme devienne un « homme comme les autres ». Le respect est un élément clef dans une équipe. On l’obtient d’abord par son travail, son investissement, ses compétences, ses performes et tout ce qu’on apporte au collectif. Et si cela ne suffit pas, si des préjugés persistent, il faut alors savoir se faire respecter.
Recrutée chez Viewsonic au poste de Directrice commerciale du bureau français il y a une dizaine d’année, j’en ai pris la tête depuis et je peux mettre à profit tout ce que j’ai appris. C’est l’avantage de l’autodidacte : apprendre sur le terrain c’est créer de l’expérience, du savoir-faire. Qu’on soit une femme ou un homme, la manière la plus efficace de diriger une équipe ce n’est pas d’être autoritaire, c’est de faire autorité, d’être respecté pour ses compétences.
Le respect acquis, il faut le garder et le partager. Cela passe par le dialogue. Peut-être les femmes ont-elles plus de facilité à communiquer mais je me méfie des lieux communs. De même, je refuse catégoriquement le management « maternaliste ». Des enfants, j’en ai à la maison, c’est une autre partie de ma Vie. Au bureau j’ai des collaborateurs que je peux guider grâce à mon expérience et qui viennent m’enrichir en se forgeant la leur.
Ce sont d’abord des professionnels et mon rôle est de leur permettre d’être performants. Mais dans le contrat tacite qui existe entre un manager et son équipe il doit y avoir aussi une volonté sincère de faire progresser ses collaborateurs. Cela passe par la capacité à transmettre, à déléguer, à les motiver mais aussi à dire les choses quand cela ne va pas. En contrepartie ils savent que je les mets en valeur et que je les défends becs et ongles.
S’il y a un lieu commun sur la femme dirigeante que je pourrais m’appliquer, c’est celui de la louve qui mène et protège son groupe.
Mais là encore, tout est une question d’équilibre. Le respect, l’écoute, l’empathie, un peu d’intuition et beaucoup de travail permettent de créer de la cohésion et une émulation saine dans une équipe. Et pourquoi pas, de prendre du plaisir à exercer son métier !