Il fixait certes des objectifs à ses collaborateurs, mais ils ne les partageaient pas toujours. Il se rendait compte que certains objectifs n’étaient sans doute pas toujours très clairs - voire incompréhensibles par manque de vision - et que l’inaccessibilité de certains autres devait décourager même les plus motivés.
Pierre était perdu dans ses pensées. Il imaginait une autre façon de travailler, une autre manière d’aborder l’entreprise et ses challenges. Il se rendait compte que l’envie de créer quelque chose de nouveau, quelque chose de différent, était en train de monter.
Il avait à nouveau envie de se battre, pour son entreprise, pour ses collaborateurs, pour lui.
Cette discussion avec le père Noël lui avait redonné une énergie nouvelle, une énergie et une force comme il n’en avait plus ressenties depuis longtemps.
Il se sentait dans la peau d’un insurgé passionné, montant sur la barricade avec le drapeau et haranguant les combattants pour qu’ils se battent.
Il se dit que Bonaparte au pont d’Arcole devait ressentir la même envie, cette envie d’entraîner les autres à la victoire, en montrant le chemin et en portant haut ses couleurs. Le père Noël laissait Pierre à sa rêverie.
Il avait débarrassé la table et remit une bûche dans la cheminée.
La danse des flammes dans l’âtre et cet appétit qu’elles avaient à dévorer ce nouveau festin échauffait le coeur et le corps de Pierre.
Ces flammes qui couraient sur la bûche, il se rendait compte que c’étaient les braises qui étaient là il y avait une minute à peine.
Il avait suffi d’un peu de bois et d’un léger souffle pour qu’elles grandissent à nouveau.
Extrait du livre "Le Managemebnt du Père Noël" de Daniel Cissé.