Le malus automobile devient de plus en plus exigeant chaque année. Et pourtant, les émissions de CO2 homologuées des voitures vendues n’ont pas diminué entre 2016 et 2019, pointe le Réseau Action Climat dans une étude.
Le malus automobile, serait-il contre-productif ?
Le malus automobile, un mal de tête pour de nombreux ménages sur le point d’acheter une voiture, n’est pas suffisamment exigeant, alerte le Réseau Action Climat. Comme le révèle cette ONG, malgré son durcissement au début de chaque année, des véhicules pourtant très polluants sont toujours peu taxés. Pour une voiture émettant 135 g de CO2/km (soit une voiture faisant partie des 10% des véhicules les plus polluants), le malus reste inférieur à 1.300 euros par exemple.
Cet état des choses a permis un véritable essor des SUV : ces dix dernières années, leur part de marché est passée de 10% à 38%. Résultat : le niveau d’émissions moyen d’une voiture vendue en 2019 a augmenté pour s’établir à 112 g de CO2/km, contre 110 g de CO2/km un an plus tôt.
Malus automobile : peu de véhicules concernés, les montants restent faibles
Si cette apparente contre-productivité du malus automobile est à déplorer, pour le Réseau Action Climat elle était prévisible : le fait est que le malus automobile concerne peu, trop peu de véhicules. En plus, pour la plupart des véhicules, la valeur de ce malus est faible, s’élevant à quelques dizaines ou quelques centaines d’euros.
Ainsi, sur le top 10 des ventes de voitures en 2019, 5 modèles du top 10 n’étaient pas soumis à des malus. Parmi les 5 autres modèles du top 10, au moins une version était soumise à un malus. Dans la majorité des cas, le montant de ce malus ne dépassait pas 200 euros (Dacia Sandero, Renault Captur, Peugeot 2008, etc.). En définitive, en 2019, seul un tiers des voitures neuves ont été soumises à un malus, et seuls 5% avaient un montant de malus supérieur à 1.000 euros.