Auchan reste en Russie, malgré les appels de plus en plus pressants pour y cesser toute activité. La direction explique que son réseau russe reste ouvert, pour les salariés et pour les clients.
Combien de temps Auchan pourra-t-il tenir face à la pression de plus en plus importante ? Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé la semaine dernière à l'enseigne de cesser toute activité en Russie, ce qui soutient l'économie russe et donc, la guerre en Ukraine. Une exigence répétée dimanche par le chef de la diplomatie ukrainien, Dmytro Kuleba, qui appelle même au boycott de l'enseigne. Malgré tout, l'entreprise reste ouverte en Russie et elle poursuivra son activité, un choix « pas simple » défendu par Yves Claude, PDG d'Auchan France et d'Auchan Retail International. « Partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du point de vue humain », explique-t-il au Journal du Dimanche.
Point de vue humain
En Russie, Auchan exploite un réseau de 232 magasins ainsi qu'une activité de commerce en ligne. Le groupe emploie 30.000 salariés, dont 40% sont actionnaires. Il y tient une position de discounter, « nous pensons contribuer en période de forte inflation à protéger le pouvoir d'achat des habitants », indique le dirigeant. De fait, le pouvoir d'achat des consommateurs russes s'est effondré entre la rouble qui a chuté et une inflation en forte hausse, en raison des sanctions occidentales.
Conditions « extrêmes » en Ukraine
« Il est facile de nous critiquer, mais nous on est là, on fait face et on agit pour la population civile », se défend-t-il. La décision de rester n'a pas été facile à prendre, admet Yves Claude, mais le dirigeant se dit « convaincu » que c'est la bonne chose à faire. Quant à la situation en Ukraine, elle est évidemment très compliquée : Auchan est à la tête de 43 magasins et emploie 6.000 salariés, qui continuent de travailler malgré des conditions « extrêmes ».