Quand les entreprises abandonnent Arnaud Montebourg et son « made in France »

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 6 janvier 2014 à 14h40

Une tendance qui s'essouffle ? D'après une étude du cabinet AgileBuyer et HEC, seulement 13 % des sociétés interrogées déclareraient vouloir acheter français en 2014, contre 18 % l'an dernier.

L'année 2013, on s'en souvient, avait été placée sous le signe du "made in France". On se rappelle évidemment d'Arnaud Montebourg, principal promoteur de la tendance, qui n'y était pas allé de main morte pour promouvoir les produits fabriqués en France. A l'époque le ministre du Redressement productif n'avait pas peur de poser en une des magazines, habillé d'une marinière Armor Lux, et tenant dans les mains un robot Moulinex.

Un calendrier 2014 du "made in France" lancé par Arnaud Montebourg

Quand "l'esprit patriotique" prôné par le ministre s'invitait dans l'univers industriel… Une tendance qu'Arnaud Montebourg compte bien poursuivre en 2014, puisqu'il a dévoilé, la semaine dernière, un calendrier sur l'année pour promouvoir l'industrie française. Un calendrier qui après les Dieux du Stade et celui des ouvriers du Choletais, fait poser des salariés d'entreprises soutenus par Bercy.

13 % des entreprises disposées à acheter français

Mais voilà, les consommateurs ont peut-être été séduits par cette tendance, ce ne semble plus être le cas des entreprises. En effet, en interne, le "made in France" semble connaître un essoufflement. Comme en témoigne l'étude du cabinet AgileBuyer et HEC, qui démontre que seulement 13 % des services achat des entreprises sont prêts à acheter français cette année, contre 18 % en 2013.

Pour une majorité d'entreprises, le "made in France" n'est plus cher

Au cas par cas, les comportements semblent différents selon les secteurs. Ainsi l'hôtellerie-restauration semble plus disposé à acheter français (44 %) tandis que seulement 4 % des entreprises agroalimentaires et de télécoms interrogées déclarent vouloir des équipements "made in France". Côté critères, les images d'Epinal semblent tomber. Pour les entreprises favorables, le "made in France" représente des gages de qualité, de flexibilité et de proximité, sans aucunes contraintes puisque ces dernières ne trouvent les produits français difficiles à trouver et surtout trop chers.

Mais les entreprises françaises souffrent toujours d'une mauvaise réputation

Seulement 14 % des entreprises interrogées, en revanche, ne semblent pas trouver leur bonheur en France, et 12 % trouvent les produits nationaux trop chers par rapport à la concurrence étrangère. Pour l'étude, le fait qu'une majorité d'entreprises ne souhaite pas acheter français dénote un "mal profond", car culturellement, les entreprises françaises souffrent encore d'une mauvaise réputation, en matière de compétitivité notamment...

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Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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