Les ministres français et allemand de l'Economie, Emmanuel Macron et Sigmar Gabriel, veulent mettre fin à une Europe à deux vitesses. Ils plaident pour la mise en place d'un budget de la zone euro et une simplification de l'Union européenne.
Déclaration d'amour à l'Europe
C'est dans une tribune publiée par plusieurs journaux européens, dont Le Figaro en France, que les deux ministres ont explicité leur souhait que l'Union européenne se réforme. Leur objectif : lutter contre la recrudescence de l'euroscepticisme en retrouvant une convergence économique.
Pour Macron et Gabriel, la réparation des « défauts de construction de l'union monétaire » se trouve dans l'architecture d'une « union économique et sociale » par étapes, dont l'une serait un rapprochement « de nos systèmes fiscaux et sociaux ».
Mettre en place un budget commun
Dans cette tribune, les ministres expliquent que « cet agenda de convergence entre les Etats membres poserait les bases d'un budget commun à l'échelle de la zone euro, qui est la condition de l'efficacité de notre union monétaire. »
« Il importe de donner à la zone euro une compétence budgétaire en plus des budgets nationaux, afin d'améliorer notre capacité à jouer les stabilisateurs économiques et à adapter notre politique budgétaire au cycle économique. »
Un petit coup d'accélérateur
Le budget que projettent Macron et Gabriel devrait s'accompagner d'un cadre légal de restructuration des dettes. Ils envisagent également la transformation du Mécanisme européen de stabilité, le dispositif consacré à l'aide aux Etats en difficulté, en "véritable Fonds monétaire européen".
Au programme des ministres français et allemand de l'Economie, une accélération du "marché unique", notamment dans les domaines de l'énergie et du numérique, ce dernier faisant l'objet d'une stratégie européenne présentée il y a un mois.
Deux jours avant la parution de cette tribune, Sigmar Gabriel avait déclaré dans une tribune publiée par le quotidien Bild, que l'Allemagne et la France doivent poursuivre la construction européenne sans nécessairement attendre que les autres pays de l'Union les suivent au même rythme. Qui m'aime me suive.