Une proposition carrément gonflée. Le Premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, a indiqué à Bruxelles que son pays serait prêt à signer un accord d'association avec l'Union Européenne s'il recevait une aide de 20 milliards d'euros. Ben voyons !
Bruxelles refuse de marchander
Bruxelles a aussitôt écarté cette demande farfelue, qualifiée d' « appel d'offres ».
Reste que sur le terrain, la situation reste très tendue. Ces derniers jours, des centaines de milliers d'Ukrainiens pro-européens ont continué de manifester, notamment dans les rues de Kiev, pour réclamer un rapprochement de leur pays avec l'Union européenne et dans la foulée, le départ de leur président, Viktor Ianoukovitch, jugé pro-russe. Mais les tensions avec la police se multiplient, et certains observateurs craignent maintenant, après trois semaines de mobilisation, une escalade de la violence. La répression lancée par les autorités ukrainiennes a notamment suscité l'indignation des Occidentaux.
C'est dans ce contexte tendu que Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, est attendue aujourd'hui pour une « mission de conciliation » et d'apaisement des esprits. Elle doit notamment rencontrer le président.
Des dirigeants tiraillés entre la pression russe et le rêve européen
L'Ukraine, et ses dirigeants, se retrouvent dans une situation très délicate : d'un côté, ils subissent la pression de la Russie, et en particulier de son président Vladimir Poutine, qui a qualifié la signature d'un éventuel accord avec l'UE de «trahison majeure» envers l'économie russe. De l'autre, la pression de la population, majoritairement pro-européenne, qui regarde vers l'ouest et veut sortir du giron russe dans lequel elle estime péricliter.
L'Ukraine, qui a proclamé son indépendance en 1991, est le deuxième pays le plus vaste d'Europe après la Russie et compte 46 millions d'habitants.