Le futur directeur général de Renault, Luca de Meo, ne manquera pas de travail quand il prendra les rênes du constructeur automobile. Comme l'ensemble de ses concurrents, le groupe fait face à de sérieuses difficultés en raison de la crise sanitaire.
« Redresser un des plus grands et prestigieux constructeurs automobiles mondiaux est peut-être à ce jour un des plus beaux défis que j’ai eus », a déclaré Luca de Meo durant l'assemblée général de Renault qui s'est tenue le 19 juin. Dans deux semaines, le 1er juillet, il succèdera à Clothilde Delbos, qui assure l'intérim en attendant l'arrivée du dirigeant italien. Ce dernier a travaillé chez Fiat (où il est parvenu à relancer la carrière de la Fiat 500) et chez Volkswagen, mais sa carrière a débuté chez Renault. Il y revient « d'abord pour le challenge ». Il est immense : le groupe automobile a annoncé un plan d'économies de 2 milliards d'euros à réaliser sur trois ans, l'entreprise va supprimer 15.000 emplois dont 4.600 en France. Le gouvernement va aussi lui octroyer un prêt garanti par l'État de 5 milliards d'euros.
Les difficultés de Renault
Luca de Meo se dit « tout à fait conscient de la difficulté de la situation de l'entreprise », qui n'a pas attendu le coronavirus pour être en position difficile. Il a perçu le « sentiment d'urgence », qui est partagée « à tous les niveaux » au sein de l'entreprise. Le futur directeur général en appelle à la mobilisation de tous, « c'est absolument nécessaire en ce moment ». Il dit sa « confiance » en la capacité du groupe pour s'en sortir. Et pour y parvenir, Renault pourra s'appuyer sur les « grands produits de sa gamme actuelle » et les « grands projets dans le futur », comme la Zoé, la Clio et le haut de gamme Alpine. « Cela remplit de joie le cœur d’un passionné de l’automobile comme moi ».
Une nouvelle vision pour l'entreprise
Luca de Meo donnera sa vision de Renault d'ici la fin de l'année, ou au début de l'année prochaine. Il a d'ores et déjà défini trois axes de travail : une marque « à reconstruire », une situation financière à remettre d'aplomb, et « des talents à fédérer ». Le directeur général entend avancer tout en restructurant l'organisation de l'entreprise « en profondeur » ainsi que son modèle économique. Dans un contexte compliqué, alors que les motorisations électriques nécessitent de lourds investissements, le dirigeant se félicite de la nouvelle stratégie de l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi, qui vise à accroître les synergies entre les trois partenaires.