Mauvaise nouvelle pour Myriam El Khomri, la ministre du Travail qui portera devant l'Assemblée Nationale la loi Travail, et une première bonne nouvelle pour les opposants au texte : face à la pression le gouvernement a annoncé qu'il allait en reporter la présentation devant le Conseil des Ministres initialement prévue pour le 9 mars 2016, journée durant laquelle plusieurs manifestations sont annoncées.
Le texte ne sera présenté que le 24 mars 2016
Il faut dire que la mobilisation contre la Loi Travail a été massive : la pétition lancée par Caroline de Haas pour le retrait de la loi a dépassé les 750 000 signatures, contre moins de 200 pour la pétition en faveur de la loi lancée par Pierre Gattaz, et sur Internet les réponses au gouvernement ne cessent de se multiplier.
La dernière tentative pour faire passer, auprès de l'opinion publique, ce projet de loi, le compte Twitter, est devenu la risée du réseau social et ne cesse de subir les commentaires désobligeants et critiques.
Le gouvernement a donc cédé, un peu : au lieu de la présenter le 9 mars, la loi Travail sera présentée le 24 mars 2016 au Conseil des Ministres.
Un peu plus de temps pour les discussions ?
C'est une petite victoire pour les opposants au texte et notamment les syndicats : le gouvernement veut se donner quelques semaines de plus pour tenter parlementer avec les partenaires sociaux. Manuel Valls, en visite au salon de l'Agriculture, reste toutefois ferme "Se donner quelques jours de plus, c'est au contraire une marque d'une très grande volonté d'écoute. Un recul, ce serait abandonner le texte".
Le texte de loi "pourra être voté comme prévu au mois de mai" poursuit le premier Ministre ; mais déjà les réactions annoncent que la mobilisation ne baissera pas.
"Ça ne change rien, il faut maintenir la pression sur ce texte, a-t-il déclaré Jean-Claude Mailly sur BFM TV ce lundi 29 février 2016. C'est la philosophie générale du texte qui est en cause. Nous demandons la suspension (du projet de loi), pas le report."
Le Medef, de son côté, maintien son soutien au texte et annonce : "nous serons très vigilants à ce que cette réforme ne se transforme pas en un enterrement de première classe ou des demi-réformes comme pour les lois Macron et Rebsamen."