Après de multiples utilisations de l'article 49.3 de la Constitution, le gouvernement a obtenu gain de cause : la Loi Travail a été adoptée de force. Les grandes vacances estivales ont également été l'occasion d'oublier un peu le mouvement de contestation sociale associé à ce projet de réforme du Code du Travail. Mais en septembre, la rentrée concerne tout le monde... y compris les grévistes.
L'enjeu de la grève du 15 septembre sera la mobilisation
Quasiment toutes les organisations syndicales ont lancé un appel à la grève, surtout dans les administrations publiques, pour le 15 septembre 2016. CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL sont les principaux syndicats concernés et leurs leaders seront bien présents. Philippe Martinez, numéro un de la CGT et fer de lance de la contestation sociale contre la loi El-Khomri, sera également de la partie. Le rendez-vous est donné : le jeudi 15 septembre 2016 à 14h place de la Bastille à Paris.
Le jeudi 15 septembre 2016 s'annonce comme une journée importante pour le mouvement car... c'est la rentrée ! Il faut remobiliser les troupes après la pause estivale et si la mobilisation n'est pas au rendez-vous il y a fort à parier que le mouvement s'essoufflera dans son coin. Philippe Martinez espère une grosse mobilisation mais doit faire face à un dilemme : comment faire descendre dans la rue des centaines de milliers de personnes et éviter les violences qui donnent une mauvaise image du mouvement ?
Une course contre la montre contre le gouvernement et la CFDT
Si le conflit repart, la question du timing reste centrale : outre les élections Présidentielles qui approchent et qui peuvent jouer en faveur des grévistes, le mouvement doit reprendre des forces le plus rapidement possible. Les décrets d'application d'une grande partie des réformes prévues par la Loi Travail pourraient être publiés dès le quatrième trimestre 2016.
C'est le mois d'octobre 2016 qui a été choisi par le gouvernement pour la publication des décrets les plus contestés, parmi lesquels ceux sur le temps de travail. C'est donc une course contre la montre qui se joue alors que la CFDT, qui est favorable à la réforme, pourrait jouer de sa nouvelle influence pour mettre les bâtons dans les roues de son principal concurrent, la CGT.