Q1 : Selon vous, pour faire baisser le chômage, faut-il donner plus de souplesse aux entreprises en matière de droit du travail ?
• Sous total « oui » : 58 %
• Sous total « non » : 42 %
Selon vous, pour faire baisser le chômage, faut-il donner plus de souplesse aux entreprises en matière de droit du travail
Les Français sont en grande majorité favorables à une réforme du droit du travail qui offrirait plus de souplesse aux entreprises. En cela, ils semblent avoir parfaitement intégré les enjeux économiques liés au marché de l’emploi et, sur ce point, sont en accord avec « l’esprit » même de la loi El Khomry.
Ce résultat peut donc surprendre puisque parallèlement les Français ne soutiennent pas le texte du gouvernement comme l’ont montré les précédentes études d’opinion
Ce paradoxe trouve son explication sur le terrain de la communication. Si les Français sont favorables à l’assouplissement du droit du travail, ils peuvent reprocher au gouvernement de ne pas avoir suffisamment expliqué en quoi ce texte apportait plus de souplesse et pour quel résultat en matière d’emploi. C’est un défaut de communication que les Français semblent sanctionner concernant un texte qu’ils auraient eu toutes les raisons de soutenir, pour peu qu’elles leur soient données…
Pour le gouvernement, tout est donc désormais une question de communication et de pédagogie. Le temps presse et la période qui s’ouvre doit bien être une période de réassurance sur les bénéfices attendus de ce texte, sur le contenu plus que le sens qui ne fait plus débat.
Q2 : Seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou tout à fait opposé à une augmentation des cotisations patronales sur les CDD (contrats à Durée Déterminée) ?
• Sous total « favorable » : 53 %
• Sous total « opposé » : 46 %
• NSP : 1 %
Seriez-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou tout à fait opposé à une augmentation des cotisations patronales sur les CDD (contrats à Durée Déterminée) ?
Une courte majorité de Français se montre favorable à une taxation supplémentaire des CDD, c’est à dire a contrario à une incitation forte pour les employeurs à recourir au CDI plutôt qu’au CDD. C’est un soutien clair apporté à une des mesures d’amendement du texte et de rééquilibrage proposée hier par le gouvernement.
Le sujet de l’équilibre CDI/ CDD est au cœur du débat sur la « flexi-securité » en matière de droit du travail, c’est-à-dire de l’équilibre entre les dispositions favorables aux employeurs et celles favorables aux salariés. Là encore l’équilibre n’existe que par la communication qui en est faite : la flexi-sécurité n’existe que par la preuve de mesures de flexibilité indissociables de mesures de sécurisation de l’emploi.
Le soutien à cette proposition gouvernementale est un signal fort d’une attente à l’égard du texte de loi. Le gouvernement peut donc reprendre la main en communication, en se prévalant de la flexi-sécurité qu’il doit placer comme le véritable point d’équilibre de ce texte ; les Français sont prêts à l’entendre.
Sondage exclusif TILDER/LCI/OpinionWay du 10 mars 2016