A chaque fois que vous allez chez le médecin, la Sécu rembourse une partie des frais (70% en moyenne), la Mutuelle, si vous en avez une, les 29% restants, et il reste à votre charge un euro symbolique. Mais d'ordinaire, il faut avancer les frais qui seront plus tard remboursés par la Mutuelle. Or la ministre de la Santé présente, à partir de demain, un projet de loi visant à dispenser les patients d'avancer ces frais-là. Ce qui met les médecins en colère. Alors ils ont décidé de faire grève, demain.
Une grève responsable
Ces derniers mois, les généralistes se sont mis en grève, suivis des dentistes, kinés et de nombreuses professions médicales. Demain est le jour rêvé pour se manifester à nouveau, car les députés commencent à examiner la loi Santé portée par Marisol Touraine. Concrètement, les cabinets devraient fermer et la permanence des soins ne sera plus assurée. L'Etat a désormais l'habitude de gérer ce genre de situation, si bien que des médecins seront, comme d'ordinaire, réquisitionnés, afin de faire face à l'afflux de patients quotidien.
Un surcroît de travail et de lourdeur administrative
Pourquoi donc les blouses blanches sont-elles à ce point remontées ? Car elles assurent que l'extension du tiers-payant, la fameuse dispense d'avance de frais qui devrait devenir opérationnelle en 2017, va présenter une charge de travail supplémentaire, et conséquente pour eux. Paperasserie administrative, délai d'attente avant d'être réglés, complexité du processus : les médecins n'en veulent pas. Et ils ne veulent pas lâcher le morceau !
Le problème, c'est que d'une part, cette mesure est en fait très populaire : deux-tiers des Français y sont favorables. D'autre part, mais cela est lié, la ministre de la Santé Marisol Touraine a promis qu'elle maintiendrait, coûte que coûte, sa réforme.