L’inflation est très élevée en France : elle a atteint, selon l’Insee, 2,6% sur un an en octobre 2021 et la tendance ne devrait pas s’inverser avant la fin de l’année. Selon le FMI et la BCE, c’est même tout le long de 2022 que l’inflation sera élevée. C’est une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages… qui en cache malgré tout une bonne. Le taux de rémunération du Livret A pourrait augmenter.
Le taux du livret A est… indexé sur l’inflation
Ce n’est pas un secret : l’inflation impacte directement le taux du Livret A (et de son cousin le Livret de Développement Durable et Solidaire, le LDDS) car c’est ce paramètre qui est utilisé dans la formule de calcul. L’indexation n’est pas à l’identique, une inflation de 2,6% ne conduira pas à une rémunération de 2,6% par an des deux livrets défiscalisés, mais une inflation élevée conduit automatiquement à un taux plus élevé. D’autant plus que le taux du Livret A est à son minimum légal, 0,5%… à cause d’une inflation très basse depuis plusieurs années.
Selon le magazine Capital, qui a fait les calculs, en prenant la règle qui fixe le taux du Livret A, ce taux serait de 0,58% en novembre 2021 (et donc 0,60% après arrondi), si le changement survenait à cette date. Or, le changement est prévu pour le mois de février 2022.
Il est donc possible que le nouveau taux soit plus élevé, l’inflation ayant tendance à augmenter : la période prise en compte pour la revalorisation de février 2022 étant juillet-décembre 2021, il faudra attendre de connaître l’inflation annuelle moyenne sur cette période. De quoi permettre au magazine de prévoir un nouveau taux du Livret A qui pourrait même être 0,80%.
Une rémunération toujours inférieur à l’inflation
Malgré cette hausse potentielle du taux de rendement des Livrets A et LDDS, les épargnants seront toujours perdants : conserver l’argent sur les livrets défiscalisés fait perdre du pouvoir d’achat car les prix évoluent plus rapidement que les taux d’intérêt.
Mais ce ne sera pas le cas pour le Livret d’Épargne Populaire. Accessible sur conditions de ressources, le LEP est censé être « garanti contre l’inflation » afin de ne pas faire perdre de pouvoir d’achat aux ménages éligibles qui sont également les plus pauvres. Ainsi, le taux du LEP est fixé selon la règle suivante : le chiffre le plus élevé entre le taux du Livret A augmenté de 0,5 point (soit 1% actuellement) et l’inflation en France, hors tabac.