67 % des Français souhaitent épargner davantage afin de faire face à un avenir incertain

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Par Frédéric Latrobe Modifié le 22 novembre 2012 à 20h12

Alors que l'on attendait, résignés, une stagnation, le PIB français a enregistré une hausse de 0,2 % au troisième trimestre 2012, d'après l'Insee. Bonne surprise, certes, qui semble confirmer les estimations du ministre de l'Economie Pierre Moscovici - qui table sur une croissance de 0,3 % pour l'année 2012. Cependant, cette nouvelle ne remonte pas le moral des Français. Car 67 % d'entre eux souhaitent, malgré tout, épargner davantage afin de faire face à un avenir incertain, d'après le dernier sondage Tilder-LCI-OpinionWay publié ce jeudi 22

Le livret A et le Livret de Développement Durable ont battu tous les records de collecte au mois d'octobre... Face à la crise qui se poursuit, les Français vont-ils continuer à mettre leur argent de côté ou puiser dans leur épargne pour consommer normalement ?

Les résultats obtenus ne démontrent pas une grande confiance en l'avenir... En tout cas, dans cette proportion, ils sont problématiques pour le gouvernement à deux niveaux : la relance par la consommation n'est pas pour tout de suite et, après six mois, la confiance qui aurait pu naître du changement promis n'est pas au rendez-vous.

Rappelons qu'épargner n'est pas une mauvaise chose en soi car ces fonds servent le logement social, pour le livret A, ou le financement des PME innovantes, pour le livret de Développement Durable. En revanche, ce réflexe devient un problème quand la proportion est trop importante : c'est de l'argent qui ne va pas à la consommation et donc à la relance... ces résultats sont donc le signe d'une économie qui est en train de caler.

De plus, on sait qu'au début d'une crise, on a tendance à puiser dans son épargne pour maintenir son niveau de vie et c'est quand on prend conscience que la crise va durer qu'on inverse le mouvement, car l'avenir devient incertain. Ces résultats montrent donc que la confiance n'est pas là, et singulièrement chez les jeunes. C'est pourquoi le gouvernement a raison de faire du "choc de confiance" la priorité de sa communication actuelle.

Autre sujet de cette semaine : c'est une deuxième agence de notation, Moody's, qui a dégradé la note française... "Tous responsables" semblent dire les Français...

C'est un signe de plus de la perte de crédibilité économique du pouvoir politique, qu'il soit de droite ou de gauche. Ces résultats nous font entrer dans une nouvelle ère de la communication politique : l'argument de l'héritage, encore entendu cette semaine, ne passe plus dans l'opinion et les procès en responsabilité ne sont plus efficaces. Il faut donc que le politique, avant d'être de droite ou de gauche, refonde son discours économique. Et, du fait de la crise, il ne pourra le faire que par une obligation de résultats et une démonstration par la preuve, qui vont peut-être nous éloigner peu à peu des idéologies économiques. Nous entrons dans l'ère des discours sur l'économie pratique et pragmatique.

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Ancien chef du service politique à BFM Radio, Frédéric Latrobe est aujourd'hui directeur associé chez Tilder, un des leaders du conseil en communication pour les Directions Générales des grandes entreprises.

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