Les épargnants qui espéraient conserver un taux de 0,75% en seront pour leurs frais : le gouvernement a en effet décidé d'abaisser la rémunération du Livret A à 0,75% à compter du 1er février.
Fixé à 0,75% depuis le mois d'août 2015, le taux de rémunération du Livret A va passer à 0,5% le 1er février. Une baisse logique, soutient Bruno Le Maire, car ce chiffre « tient compte des taux d'intérêt bas et du niveau de l'inflation », relève-t-il dans un entretien au Parisien. Le ministre de l'Économie précise que « si nous appliquions la formule de calcul, la rémunération du livret A tomberait à 0,23 % ». Mais le gouvernement s'est engagé à ne pas baisser sous le niveau de 0,5%, dont acte. Selon le locataire de Bercy, cette baisse du taux n'affectera pas tant que cela les épargnants : pour un Livret A à 4 800 € (ce qui est la moyenne), la rémunération à 0,5% représente un euro par mois en moins. Un chiffre à mettre en regard de la baisse d'impôt sur le revenu : « 300 € en moyenne de plus par an ».
17 000 logements sociaux en plus
Le gouvernement aurait toutefois pu conserver un taux à 0,75%. Mais Bruno Le Maire assure que cela aurait été « incohérent par rapport à notre politique de diversification des placements. Et irresponsable pour les milliers de Français qui attendent un logement social ». Le taux de 0,5%, qui s'applique aussi au Livret de développement durable et solidaire, permettra le financement de 17 000 logement sociaux supplémentaires et la rénovation de 52 000 unités chaque année. Il admet toutefois que les 300 milliards d'encours du Livret A ne sont pas tous employés pour le logement social, mais d'autres projets (rénovation thermique, transition écologique, rénovation des hôpitaux, des écoles et des crèches) pourraient en bénéficier.
D'autres produits d'épargne intéressants
Malgré un taux très bas, le Livret A conserve ses atouts : liquidité, défiscalisation, garanti par l'État. Mais pour les épargnants qui cherchent un meilleur placement pour leur bas de laine, le ministre conseille « le nouveau produit Eurocroissance dans l'assurance vie », un plan d'épargne en actions, ou encore le plan épargne retraite dont les versements sont déductibles de l'impôt sur le revenu. Bruno Le Maire donne rendez-vous dans six mois s'il sera nécessaire de réviser le taux, dont la formule se base sur la moyenne semestrielle du taux d'inflation et les taux interbancaires à court terme. Mais au vu des indicateurs macro-économiques, une évolution à la hausse semble peu probable.