Contrairement aux idées reçues, le livre papier n’est pas du tout le pollueur que l’on croit. Son empreinte carbone est même bien inférieure à celle des liseuses électroniques. Explications.
Les liseuses n’ont pas signé l’arrêt de mort du livre papier. Loin de là même. En ce début de XXIe siècle, le développement durable est partout : à la une des magazines, au menu des discussions onusiennes, au centre des préoccupations des maisons d’édition. Ces dernières ont d’ailleurs fait des efforts colossaux ces vingt dernières années pour mettre en place une filière soucieuse de l’environnement, entre plantations gérées durablement, papier certifié et réduction des transports. Objectif pour elles : baisser l’empreinte carbone du livre papier. Objectif atteint, à en croire l’étude publiée par le cabinet Carbone4.
Les liseuses, mauvaises élèves de la classe verte
Il faut donc tordre le cou aux idées reçues. Car oui, les liseuses ne sont pas du tout écolo. Et ce n’est pas leur utilisation qui pose question, mais leur fabrication. Les liseuses – de la Kindle d’Amazon à Kobo – sont en effet constituées de dizaines de composants électroniques, de métaux et minerais rares, de plastique, de lithium… Autant d’éléments dont l’extraction ou la fabrication est extrêmement polluante : environ 80% de l’impact environnemental intervient avant la vente de ces liseuses, selon le groupe Ecoinfo du CNRS. « Le premier problème, c’est l’épuisement des gisements des métaux non renouvelables que l’on extrait du sol, assure Françoise Berthoud, directrice du groupe de recherche EcoInfo et ingénieure en informatique spécialisée dans l’impact des TIC (Technologies de l’information et de la communication). D’autres problématiques importantes – de pollution des sols, de l’eau et de l’air – se posent aussi au moment de l’extraction. » A cela s’ajoute le transport, entre les sites de fabrication et les magasins, partout dans le monde, ainsi que les centres « par lesquels transitent les fichiers des ebooks qui sont extrêmement gourmands en énergie », comme le souligne sur la chaîne Public Sénat Ronald Blunden, directeur de la communication de Hachette Livre.
Lire la suite sur RSE Magazine