Le streaming s’est imposé dans le paysage Internet mondial. Difficile de passer à côté de toutes les possibilités qui pullulent sur les moteurs de recherche. Le streaming a pris son essor avant d’engendrer une mouture très en vogue depuis cinq ans : le live streaming. Mais regarder en direct des programmes jusqu’alors inaccessibles n’est pas une si bonne affaire.
Aujourd’hui, les vidéos en ligne constituent 90 % du trafic Internet sur l’ensemble de la planète. Les fournisseurs d’accès s’en plaignent régulièrement et ont entamé une campagne – d’abord aux Etats-Unis, puis en Europe – pour faire payer plus cher les sites qui veulent être exploitables par les internautes dans les plus brefs délais. Autrement dit, si un site veut un temps de connexion court, il faudra qu’il débourse des euros en plus. L’Internet à deux vitesses prend son essor de l’autre côté de l’Atlantique et l’Allemagne est en passe d’instaurer ce système qui fait grincer des dents.
En effet, l’opérateur O2 a annoncé la mise en place d’une politique de « fair use » avec 3 types d’abonnements possibles allant de 8 Mbits limité après 100 Go de données consommées à un débit pouvant atteindre jusqu’à 50 Mbits pour 300 Go de données. L’opérateur explique sa nouvelle politique : « compte tenu du fait que le volume d’utilisation des données de nos clients augmente chaque année et que notre objectif est de continuer à offrir une infrastructure de haute qualité, à long terme, à un prix raisonnable ». Le système devrait faire florès malgré les critiques des internautes.
La vidéo redessine donc le paysage du Web, influence la manière de consommer cet outil et même les modes d’infiltration des hackers pour mettre le grappin sur une multitude d’informations.
Quand le live streaming devient un enfer
Une étude réalisée par l’entreprise Cisco estime qu’en 2015, trois milliards de minutes de vidéo seront visionnées chaque mois à travers le monde. Le chiffre donne le tournis, mais aussi de mauvaises idées aux hackers de tous les pays qui y voient un moyen redoutable pour s’introduire dans les ordinateurs.
La nouvelle cible à la mode est le live streaming. Ringardisée, la télévision ne peut pas offrir un éventail de programmes aussi illimité qu’Internet. Un choix moins large (même s’il tend à augmenter), mais aussi beaucoup plus cher, car ce qui attire les internautes, c’est bien la gratuité des programmes visionnés. L’abonnement payant à une chaîne devient superflu et peu importe la loi, du moment que l’affiche NBA ou NHL est disponible en direct.
Oui, mais il y a un mais ! 97 % des sites de live streaming abritent des virus qui entrent en action une fois le programme sur l’écran. Selon l’Association of Internet Security Professionals (AISP), 500 millions d’ordinateurs sont infectés par des virus et le développement des sites de streaming va participer d’une augmentation importante du nombre d’appareils susceptibles de divulguer tous les secrets de leurs utilisateurs (mots de passe, emails, comptes en banques, photos…). La liste des trésors à piller est presque illimitée et le demeurera tant que les internautes se comporteront sur le Web comme dans un grand square sans danger.
Le marché de la sécurité est porteur puisque ce sont 67 milliards de dollars par an qui sont dépensés chaque année pour s’assurer une protection. Un enjeu qui ne touche pas seulement les particuliers, loin de là. Les entreprises sont de plus en plus souvent prises pour cibles. Internet et un serveur mal protégé restent la porte d’entrée préférée des hackers. Tout domaine confondu, la criminalité sur Internet devrait flirter avec les 500 milliards de dollars en 2015. C’est gigantesque, mais encore trop petit pour se doter d'une politique de sensibilisation des internautes efficace afin de juguler cette hydre monstrueuse ?