FagorBrandt sauvé in extremis de la liquidation judiciaire

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 11 avril 2014 à 8h52

[Mise à jour 10:48] Contre toute attente, le tribunal de commerce de Nanterre a autorisé vendredi 11 avril matin la reprise de FagorBrandt par l'algérien Cevital, alors que l'on attendait la décision du tribunal plutôt en début de semaine prochaine. Les tribunaux de commerce ayant pour priorité la sauvegarde de l'emploi, c'est manifestement ce paramêtre qui l'a emporté sur tous les autres, à commencer par les dettes accumulées par FagorBrandt auprès de ses fournisseurs et organismes sociaux.

Il Arrive un moment ou la trésorerie d'une entreprise en difficulté l'entraîne inexorablement vers le fond. Les fournisseurs ne font plus crédit, les produits se vendent de moins en moins bien car les clients ont peur de l'arrêt du SAV en cas de fermeture et l'on a beau tirer sur les charges, à un moment, l'URSAAF ne vous fait plus de cadeaux.

Le tribunal de commerce de Nanterre va regarder une nouvelle fois le dossier FagorBrandt aujourd'hui vendredi 11 avril, et il y a fort à craindre qu'il décide la semaine prochaine de liquider l'entreprise et ses usines qui représentent 1200 emplois en France, 1800 au total en ajoutant les sites de production espagnol et polonais. Des repreneurs ? Il y en a en effet, mais l'affaire n'est pas simple : Les marques détenues par FagorBrandt, à savoir Brandt bien sur, Fagor, mais aussi Sauter, Vedette et De Dietrich, sont logées dans une filiale en Irlande. Et c'est là que le bat blesse. Les clients au rachat exigent évidemment d'avoir les marques dans la corbeille. Or les montages avec filiales et holdings à l'étranger posent problème, en situation d'urgence. Le montage juridique est compliqué à sécuriser, afin de garantir au repreneur qu'il rachetera bien tout sans exception.

De plus et pour ne rien arranger, la justice espagnole (où se trouve un des sites industriels de FagorBrandt) s'est opposé à l'offre de l'algérien Cevital, le seul encore en lice, estimant qu'elle était insuffisante.... Une décision bloquant par contre coup le tribunal de commerce français, qui a déja reporté à quatre reprises l'examen du dossier, devenu désormais chaud bouillant. FagorBrandt en effet n'est plus désormais que l'ombre de lui-même. Les usines sont à l'arrêt depuis mars, les clients distributeurs ne veulent plus prendre le risque de commander de nouveaux produits et écoulent leurs stocks en les bradant.

En fait, De FagorBrandt il ne restera bientôt plus qu'une seule chose, ses marques : retenez bien  : Sauter, Vedette et De Dietrich pourraient bien demain être fabriqués par (encore) un autre. Voire même Brandt et Fagor, si leurs noms ne sont pas trop abîmés dans le naufrage... 1200 emplois en France sont en jeu, 1800 en Europe.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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