Décidément les politiques économiques dans les pays de la zone euro sont contradictoires. Alors que la France a récemment baissé le seuil des paiements en liquide à 1 000 euros pour les Français (le laissant à 10 000 euros pour les étrangers) afin, soit disant, de lutter contre le terrorisme, l'Italie annonce la mesure inverse et relève le seuil pour relancer la consommation.
L'effet pervers du seuil de 1 000 euros
Actuellement l'Italie a le même seuil que la France : un maximum de 1 000 euros pour les paiements en liquide. Un seuil baissé par le gouvernement de Mario Monti en 2011 ; avant lui le seuil était tout de même de 12 500 euros, soit l'un des plus élevés d'Europe. Pour les étrangers, dès 2012, le seuil avait toutefois été relevé à 15 000 euros.
Le gouvernement Monti avait lancé cette mesure pour lutter contre l'évasion fiscale, très présente en Italie où le travail au noir est chose commune, ce qui avait marché en partie. Mais l'effet indésirable de la mesure a été une chute de la consommation et donc une perte nette en TVA pour l'Etat italien.
L'association MonteNapoleone, qui représente des marques de luxe et prend son nom de l'avenue de Milan où elles ont toutes leurs magasins, chiffre à 2 milliards d'euros la perte de chiffre d'affaires depuis l'entrée en vigueur du seuil. Soit, pour l'Etat, une perte de 1,7 milliard d'euros de TVA. Et ce uniquement pour le secteur du luxe.
Le seuil relevé à 3 000 euros... soit la moyenne européenne
Matteo Renzi a donc lancé la mesure inverse ce mardi 13 octobre 2015 : il veut relever le seuil de 1 000 à 3 000 euros pour les paiements cash. Et ce pour que cette limite soit "cohérente avec la moyenne européenne".
Car au-delà de la France, qui a désormais la limite la plus basse d'Europe, seule la Grèce a une limite de 1 500 euros pour le cash. En Espagne la limite est de 2 500 euros, en Belgique de 3 000 euros et l'Allemagne, l'Autriche ou encore la Slovénie n'imposent aucune limite de paiement en liquide.
La décision du gouvernement français va-t-elle aussi faire baisser la consommation des ménages de l'Hexagone ?