Renault le prouve, une marque française peut encore gagner de l’argent dans l’automobile

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Par Gérard Jouany Modifié le 15 février 2013 à 11h09

C’est un peu la surprise du chef, Renault a annoncé hier un bénéfice de 1,77 milliard d’euros. Certes ce chiffre inclut une plus-value exceptionnelle de 924 millions d’euros liés à la vente de ses actifs du groupe de poids lourds suédois AB Volvo. Au bout du compte si le bénéfice net du groupe Renault a reculé de 15,3 % par rapport à l’an dernier, il n’y a pas de fatalité à être rentable quand son siège est à Boulogne-Billancourt près de Paris.

L’avantage de Renault sur PSA Peugeot Citroën est qu’il a 3 marques : Renault bien sûr qui plombe les bénéfices car trop dépendant du marché européen, Nissan le japonais (le plus gros contributeur aux bénéfices de Renault) qui vend des voitures dans le monde entier et Dacia la marque low-cost qui fait un malheur au Brésil, en Russie, en Inde et en Europe de l’Est.

Carlos Ghosn, se souvenant que l’on fait des bénéfices dans l’industrie automobile en inondant le marché de nouveaux modèles annonce « un plan-produit » avec une quinzaine de véhicules nouveaux dans les 2 ans qui viennent. Il parie beaucoup sur une électrique Zoé que nous aurons le plaisir de conduire prochainement en Espagne. Une voiture qui arrive avec plus de 6 mois de retard alors que le marché européen du véhicule tout-électrique n’atteint même pas les 2 %. Carlos Ghosn pourra toujours se consoler en vendant des Clio 4 essence ou diesel qui font oublier par leur style la fadeur des numéros précédents.

L’autre challenge de Renault est social. Il n’est pas facile en effet de demander aux ouvriers français de la marque de devenir plus flexibles et de travailler plus alors que leurs salaires seront gelés au moment même où le grand patron annonce 1,77 milliards d’euros de bénéfice. Celui-ci fait un effort, consentant à ne pas toucher les quelques 430 000 euros, soit 30 % de sa rémunération variable 2012 en cas d’échec de la négociation. Un geste symbolique jugé ridicule par les syndicats. On comprend beaucoup mieux l’acharnement mis par la direction pour faire signer le fameux accord avant la publication des résultats. Les deux parties se reverront mardi.

Chez Renault, les voitures ne sont pas toujours faciles à vivre.

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Gérard JOUANY est actuellement consultant spécialisé dans l'automobile, l'aéronautique et l'espace. Il intervient très régulièrement sur France 24 et dans de nombreux colloques. Auparavant,il est passé par Europe 1, la Cinq et BFM. Avec micro et camera, il s'engage dans ses secteurs de prédilection, en participant à de nombreux Paris Dakar ; il a traversé l'Atlantique une première fois en avion de tourisme et une second en hélicoptère ; il a aussi fait un vol en apesanteur dans un avion du Centre National d'études spatiales. Gérard Jouany collabore également au magazine Couleurs Jazz, encore une de ses passions !  

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