Les organisations The Authors Guild, Authors United et l'Association américaine des libraires ont adressé des courriers au ministère de la Justice afin de réclamer une enquête anti-trust contre Amazon. Une action similaire a déjà eu lieu en Europe.
Pensez donc aux lecteurs
Selon les plaignants, Amazon abuse de sa position dominante au détriment des lecteurs. Le géant du commerce américain utiliserait sa super-puissance pour extirper aux libraires et aux auteurs des parts plus importantes du prix de vente des livres. Il en profiterait également pour limiter les ventes de certains ouvrages tout en faisant la promotion d'autres.
"Ces dernières années, Amazon s'est servi de sa domination d'une façon que nous estimons être nuisible aux intérêts des lecteurs américains, appauvrissant l'industrie littéraire dans son ensemble, affectant la carrière (et générant de la crainte) de nombreux écrivains, et empêchant le flot des idées libres dans notre société", a indiqué Authors United dans une copie de la lettre postée sur internet. Plutôt que de chercher des prix toujours plus bas, l'organisation appelle le département de la Justice à "se concentrer sur la conservation d'un marché du livre prospère, compétitif et robuste."
Chez Amazon, pas de réaction
Contacté par l'AFP, Amazon n'était pas immédiatement disponible pour commenter. Le groupe a maintes fois répété que maintenir les prix bas profitait aux lecteurs car les livres sont ainsi plus abordables.
L'année dernière, aux Etats-Unis, Amazon avait déjà été confronté par Hachette pour pratiques défavorisant la vente des livres de cet éditeur. Aucun accord à l'amiable n'a pu être trouvé entre les deux partis. Amazon a alors "engagé de nombreuses manoeuvres punitives" envers Hachette, retirant certains livres de son catalogue, retardant les livraisons, et empêchant la pré-commande de certains titres.
Sur le vieux continent, la Commission européenne a ouvert mi-juin une nouvelle enquête visant Amazon, déjà dans son collimateur pour le régime fiscal dont il bénéficie au Luxembourg. Il est désormais soupçonné par Bruxelles d'abus de position dominante dans la commercialisation des livres numériques.