Libor : un scandale financier loin d’être terminé

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Par JOL Press Modifié le 26 septembre 2013 à 11h15

La crise s’éloigne mais les soucis ne sont pas finis pour autant pour les banques. Et, évidemment, ces soucis ne sont pas que financiers. Plusieurs affaires font l’actualité, et notamment les rebonds dans le scandale du Libor, qui a pourtant éclaté en 2012. Les enquêtes se poursuivent… et les accords à l’amiable aussi. Malheureusement, les réformes de fond et les nouvelles régulations se font toujours attendre.

Le Libor (London interbank offered rate) est un taux interbancaire, indice de référence sur le marché londonien. Il exprime le taux auquel les banques se prêtent entre elles. Chaque jour, un panel d’une vingtaine de banques internationales déclare à la British Banking Association (BBA) à quel prix elles sont prêtes à payer pour emprunter. C’est ensuite sur la base de ces déclarations que la BBA fixe le taux du Libor. C’est du moins comme cela que cela fonctionnait quand le scandale a éclaté.

Le Libor n’a pas uniquement un impact sur le prix auquel les banques se prêtent entre elles, il influe également sur l’échange de milliards d’euros de produits financiers, et sur le taux d’intérêt auquel les particuliers et les entreprises empruntent.

Les établissements concernés par ce scandale sont accusés d’avoir fait de fausses déclarations, et donc d’avoir faussé le fixation du Libor.

Quelques dates de ce scandale financier géant

Avril 2008 : premiers doutes concernant la fixation du Libor. Dès avril 2008, la BBA, qui fixe donc le taux du Libor chaque jour, a fait part, par l’intermédiaire de sa directrice de l’époque Angela Knight, de ses doutes concernant les déclarations de certaines banques du panel.

Mars 2011 : les doutes se confirment. En effet, en mars 2011, l’établissement bancaire suisse UBS annonce faire l’objet d’enquêtes des régulateurs américains et japonais. La même semaine, on apprend par l’intermédiaire du Financial Times qu’UBS n’est pas la seule banque concernée mais que plusieurs banques du panel sont suspectées. Il s’agit en fait d’un scandale financier géant qui touche au total 16 établissements dont la Royal Bank of Scotland, Bank of America, Barclays, JPMorgan Chase, Crédit Suisse ou encore la Deutsche Bank. Les banques qui « fixent » le taux du Libor ont (presque) toutes menti sur leurs déclarations à la British Banking Association.

Été 2012 : tout s’accélère. On apprend le 27 juin que la banque Barclays, qui a joué un rôle central dans la manipulation du taux interbancaire, va payer l’équivalent de 360 millions d’euros, pour mettre fin aux enquêtes des régulateurs américains et britanniques. Le 2 juillet, le patron de Barclays, Bob Diamond est contraint à la démission. Le scandale s’étend encore quand le patron déchu, annonce que le numéro deux de la Banque d’Angleterre l’aurait encouragé à mentir sur les déclarations de taux de Barclays. Paul Tucker aurait assuré à l’ancien patron de Barclays, qu’il fermerait les yeux si la banque britannique déclarait un taux inférieur à ce qu’il devrait être, en attendant, que la situation financière s’améliore. Ces révélations ont été rapidement démenties par Paul Tucker.

Décembre 2012 : UBS paye une amende de 1,1 milliards d’euros suite à un accord à l’amiable avec les autorités américaines, suisses, et britanniques.

Février 2013 : La Royal Bank of Scotland paye à son tour un amende pour mettre fin aux poursuites judicaires des régulateurs britanniques et américains. Le montant de l’amende s’élève à près de 600 millions d’euros.

Une affaire loin d’être terminée

Nouveau rebondissement dans cette affaire. Mardi 24 septembre, on apprend que treize banques sont poursuivies aux Etats-Unis pour leur implication dans l’affaire par la National Credit Union Administration (NCUA), qui effectue la supervision des caisses d’épargne aux Etats-Unis. Parmi les banques poursuives par le régulateur américain, on trouve notamment JPMorgan, UBS, Barclays, Crédit Suisses, ou encore la Société Générale.

La NCUA les accuse d’avoir manipulé le Libor et d’avoir, ce faisant, conduit à la faillite de cinq caisses d’épargne, qui ont perçu des intérêt moins élevés à cause de la manipulation.

Le régulateur américain entend bien récupérer une partie des sommes perdues, comme l’a indiqué sa présidente, Debbie Matz : "C'est de notre responsabilité de récupérer de l'argent par tous les moyens possibles à ceux qui ont causé des milliards de pertes aux caisses d'épargne".

Le scandale financier du Libor est donc loin d’être terminé, les enquêtes devraient se poursuivre dans les prochains mois, tout comme les amendes pour les banques concernées.

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