L’orage gronde au 11 rue Béranger, le siège de Libération. Alors que l’arrivée de Pierre Fraidenraich, le nouveau directeur opérationnel du journal, s’est fait dans la douleur, Bruno Ledoux, l’actionnaire principal, vient d’injecter 4 millions d’euros dans le quotidien pour le renflouer. L’argent de la dernière chance.
Serait-ce la fin du journal phare des années Mitterrand ?
Bruno Ledoux injecte les 4 millions d'euros de la dernière chance dans Libé
Quoi qu'il en soit, les actionnaires de référence du quotidien semblent vouloir tenter le tout pour le tout, quitte à se mettre toute la rédaction à dos. Pour autant, Bruno Ledoux vient d’accomplir une promesse faite aux salariés du journal, en versant 4 millions d’euros pour renflouer les caisses vides de Libé. Une somme placée pour l’instant sous séquestre au tribunal de commerce de Paris.
Un plan de recapitalisation de 18 millions d'euros pour sauver le journal
Dans les faits, les 4 millions seront injectés dans le quotidien uniquement si la justice accepte le plan de recapitalisation prévoyant d’apporter en tout et pour tout 18 millions d’euros. Une fois ce plan accepté, Bruno Ledoux n’aura donc plus qu’à injecter 14 millions. Il s’est en tout cas engagé à faire cela.
Libé : le bras de fer entre direction et rédaction fait rage
La décision de justice devrait intervenir autour de la mi-avril. Tout se jouera à ce moment-là. Si le tribunal n’accepte pas le plan, Libération ira en redressement judiciaire sans passer par la case départ. Pour l’heure, la direction du journal est en pleine lutte avec la rédaction et les salariés du groupe Libé. En effet, le mot « Planète Libé » prononcé par Pierre Fraidenraich, le nouveau directeur opérationnel issu de la télévision n’a pas du tout été apprécié par les salariés. Ces derniers le jugent aujourd'hui inaptes à sauver Libé…